Après le Puy-en-Velay, Saint-Amand-Montrond deviendra demain la deuxième ville à lancer son propre site d’e-commerce.
À partir de demain, le chaland saint-amandois aura la possibilité de faire ses courses de chez lui. La ville de Saint-Amand inaugurera en effet place de la République un site d’e-commerce local, achetezasaintamand.fr, à 11 h 30, en présence de Gérard Atlan, président du Conseil du commerce de France.
L’initiative en revient au maire Thierry Vinçon, qui avait lancé l’idée en avril dernier. « Cela permettra de soutenir le commerce local, de mettre en valeur ce qui se fait à Saint-Amand et d’éviter l’évaporation vers Bourges », déclarait-il en mai dans nos colonnes ( le Berry du 1 er juin ). Saint-Amand deviendra ainsi la deuxième ville de France à lancer son site d’e-commerce après le Puy-en-Velay (Haute-Loire).
Déjà une soixantaine de commerçants inscrits
Une soixantaine de commerçants se sont déjà inscrits sur le site achetezasaintamand.fr. Davantage qu’espérés au moment au début du projet. « Cela représente près de dix mille produits en ligne, » annonce fièrement le photographe Fabrice Maufront, qui a pris la tête de l’association du e-commerce de Saint-Amand. L’organisation sera chargée de redistribuer l’argent récolté sur le site aux commerçants concernés par les ventes.
Pour Fabrice Maufront, ce site facilitera la vie des usagers. « Ce sera un gain de temps. Les Parisiens qui ont une résidence secondaire dans le coin pourront faire leurs courses de chez eux lorsqu’ils voudront se rendre à Saint-Amand le week-end. Ils n’auront plus qu’à récupérer leurs achats en boutique. »
Le projet ne fait pourtant pas l’unanimité. « On attend de voir, » se méfie Frédéric, responsable de l’atelier au magasin Cycles sports. Il fait partie de ces commerçants qui estiment ne pas avoir besoin de se positionner sur achetezasaintamand.fr pour réaliser leurs ventes, d’autant plus qu’un site répertoriant les commerces saint-amandois existe déjà : samcity.fr.
L’arrivée du site achetezasaintamand.fr a été d’ailleurs considérée avec suspicion par les adhérents à samcity.fr. « Ça fait un peu doublon, lâche Frédéric. Certes, on ne peut pas acheter d’articles sur Samcity.fr, qui ne fait que présenter les commerces de la ville. Mais la mairie aurait pu s’associer à nous lorsqu’elle a développé le site. »
« Pourquoi ne pas avoir utilisé les ressources locales ? s’interroge André Gentil, dirigeant de Clic-en-berry. Il ne s’agit pas pour moi de remettre en cause l’e-commerce : j’y crois à fond, en particulier avec l’avènement des smartphones. »
Les autres commerçants qui se sont mis à l’écart de l’initiative sont généralement des personnes qui ne sont pas familiarisées avec Internet. « La plupart n’ont même pas d’ordinateurs », raconte Frédéric. Pour prévenir ce risque de fracture numérique, la mairie avait dispensé des formations aux commerçants désireux de s’associer à l’initiative.
« Un moyen supplémentaire de vente »
Jérémie, du magasin Star jouets, possédait déjà son propre site d’e-commerce depuis un an. Cela ne l’a pas dissuadé de s’inscrire sur achetezasaintamand.fr. « Cela reste un moyen de vente supplémentaire, il n’y aura pas de phénomène de « cannibalisme » avec notre autre site, estime-t-il. Notre site nous avait déjà permis d’augmenter nos ventes. Nous espérons que cela va continuer. »
Le fleuriste Philippe Marme relève toutefois un inconvénient : le temps consacré à mettre les articles en vente sur le site. « Il faudrait presque engager quelqu’un à temps complet pour s’en occuper. Heureusement pour moi, c’est mon fils qui s’est chargé de mettre les photos en ligne. » Quant à savoir si l’opération connaîtra le succès, l’avenir sera juge.
Pierre Wolf-Mandroux
NDLR : Cette initiative s’ajoute dans le meme esprit à celle du drive pour commercants LN
Une réponse
Je trouve cette initiative géniale, car elle répond autant aux besoins des commerçants que celui des clients. C’est dommage qu’il y est toujours quelques réfractaires mais heureusement cela n’a pas empêché le projet de voir le jour.
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