guide des Consommateurs jardin Post-Covid
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Le muguet, c’est un peu le jardin bonheur. Le plaisir de profiter de son espace vert passe par de petites attentions, comme un bouquet de fleurs offert à la Saint Valentin ou un brin de muguet pour le 1er mai. La fleur est un symbole. Et l’arrachage du muguet dans les serres par des militants écologistes aussi. « Ici, tout est symbole »…

Muguet bien-être

La semaine dernière, un groupe de militants écologistes a arraché une plantation de muguet et détruit les tuyaux d’irrigation. Le but : protester contre la culture sur sable et l’utilisation des terres et de l’eau pour une plante qui ne se mange pas.

En guise de symbole, les militants ont, dans le même temps, jeté sur le sol des graines de sarrasin pour remplacer la fleur par de la nourriture. Un geste symbolique ?

Oui, uniquement ! Car le sarrasin est une plante annuelle qu’il est préférable de planter un peu plus tôt dans la saison. Il se contente d’un sol pauvre mais il a besoin d’eau. Ça tombe mal puisque les tuyaux d’irrigation ont disparu. Et pour la récolte, il faudra la faire à la main. Les griffes de muguet restées dans le sol vont repousser et un ramassage mécanique est impossible puisque le muguet est toxique. Il eut été préférable de garder les graines de sarrasin vendues à 10 euros le kilo pour les semer dans un lieu plus propice. Mais bon, il s’agissait d’un symbole, nous allons donc oublier l’aspect technique !

Sur le site des activistes, il est aussi indiqué que l’action visait un « gros producteur ». Je ne le connais pas ni lui, ni son poids, ni la norme en vigueur pour déterminer qui est gros ou non ?

En plus du muguet, les tests sur des salades moins consommatrices d’eau et de pesticides ont aussi été piétinés. Tout cela pour plus d’écologie 🤔 !

Du Green Washing au Green Pretending

Dans les années 1980, le terme de Green Washing a été lancé pour pointer du doigt les entreprises qui masquaient leurs incohérences environnementales derrière un discours propre et innocent.

Du genre « je pollue les océans mais ma fondation vient en aide aux fond marins ». Ou encore, bien en vogue aujourd’hui « je fabrique mes produits à l’autre bout de la planète, mais je plante des arbres pour limiter mon bilan carbone ». Communiquer plus vert pour se donner une image propre, c’est très tendance même si nous savons très bien qu’il nous faut un maximum de matières premières pour progresser en chiffre d’affaires et prendre le pas sur nos concurrents. Ces pratiques sont de moins en moins utilisées tant le consommateur a pris la mesure et à conscience de cette technique. Elle devient contre-productive pour les entreprises. Aujourd’hui, les professionnels doivent travailler vers plus d’attention et de respect de l’environnement.

Le Green Pretending, c’est à peu près la même chose. C’est se prétendre vert et écolo jusqu’au bout des ongles en ne prenant le problème que par le petit bout de la lorgnette. En arrachant du muguet, allons-nous sauver la planète ? Sûrement, mais c’est pas gagné 😂

Végétal bien être.

Arracher du muguet parce que sa production utilise de l’eau et qu’il ne s’agit pas d’une plante comestible, et parce que ce muguet appartient à un « gros horticulteur ». Si le raisonnement est celui-là, le sous-entendu est explicite. Tous ceux qui gagnent de l’argent avec de la plante d’ornement sont condamnables et leurs cultures doivent être piétinées. En allant au bout du raisonnement, on est mal patron, on est mal !

20 000 salarié(e)s en jardineries, 15 000 dans la production, 100 000 dans le paysage… Sans compter les fleuristes… Voilà en gros les personnes visées par la symbolique de l’arrachage du muguet.

C’est con, nos professions sont pourtant au cœur de la protection de l’environnement. Tout n’est pas parfait, certes ! Mais chacun apporte sa contribution pour améliorer les économies en eau, la rechercher des plantes résistantes à la sécheresse ou la gestion du plastique et des déchets verts tout en apportant de la pédagogie à nos clients.

Il y a encore à faire, sûrement, mais arracher sciemment une plante, ce n’est pas une attitude très écolo, symboliquement du moins…

Combat sans danger ?

Lorsqu’on est jardinier amateur, amoureux des plantes et du jardin, juste pour son bien-être, ces débats-là sont incompréhensibles. Le citoyen lambda a besoin des plantes ornementales pour son équilibre et pour son bien-être. Dans une dernière enquête IFOP pour l’UNEP, ils sont 56% à profiter de leur jardin pour se relaxer. Avec des rosiers, des fleurs… Et du muguet !

Beaucoup de théories, de vérités et de contres vérités s’affrontent autour et à propos de cette action à visée encore une fois… symbolique. Il serait peut-être plus efficace d’aller s’opposer aux bucherons en Amazonie qui détruisent plus de 10 000 kilomètres carrés de forêt par an ? Autre idée, aller arracher les palmiers qui produisent de l’huile de palme, il y en a 26 millions d’hectares ?

Peut-être aussi une intervention en Espagne pour voir si, dans les 35 000 hectares de serres plastique, il reste de la place pour semer du sarrasin ?

Peut-être aurait-il été intéressant de ne pas piétiner les salades pour comprendre le résultat de ce test ?

Sauver la terre en arrachant du muguet, c’est un concept. Prochaine étape, je vous propose l’effeuillage des pieds de tomate en zone urbaine pour mettre l’accent sur le manque d’ombre dans les villes ! Il reste de grands combats à mener !

Roland Motte… Jardinier !

Ce contenu a été réalisé en partenariat avec le Guide des Consommateurs Jardin. La rédaction de JAF-info n’a pas participé à la réalisation de ce contenu. Publication à durée limitée.

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