Présidentielle. Christine Landelle : « C’est normal d’avoir un minimum décent pour vivre »
Les Sarthois et la présidentielle. Christine Landelle, 62 ans, est fleuriste de métier à Marigné-Laillé (Sarthe). Retraitée depuis le vendredi 31 décembre 2021, elle espère une meilleure reconnaissance de la pension de retraite.
« J’ai eu de la chance de pouvoir vivre de ma passion ». Celle-ci, être fleuriste, imprègne Christine Landelle jusque chez elle à Marigné-Laillé (Sarthe). Des fleurs, des compositions décorent avec goût maison et jardin. À 62 ans, cette ancienne fleuriste a pris sa retraite vendredi 31 décembre 2021.
Sa passion remonte à sa plus tendre enfance. « Lorsqu’au collège, j’ai dû faire mon stage en entreprise, j’avais déjà en tête de choisir d’aller chez une fleuriste. » L’intérêt s’est vite confirmé lors de son apprentissage dans les années 1975-1976. « J’avais fait mes propres compositions, ça m’avait plu », se rappelle-t-elle en souriant.
Un contact humain avec les clients
« J’ai ensuite volé de mes propres ailes comme ouvrière fleuriste à Montélimar (Drôme) », glisse Christine Landelle, en replongeant dans ses souvenirs.
Ce qui lui a plu dans ce métier : « Le côté artistique de la fleur, le contact humain avec les clients. Ça m’a botté tout de suite. Et le fait de me mettre à mon compte me plaisait bien », confie la sexagénaire.
Après quelques années en tant que responsable de magasin, la propriétaire a repris la boutique. « Je suis alors revenue dans la Sarthe où toute ma famille est présente ». Christine Landelle a alors tenu, en 1979, un pas-de-porte autour des fleurs séchées, au Mans, avant de créer un magasin de fleurs à Loué (Pays de la Loire) qu’elle a géré pendant une dizaine d’années. Mais « après les années 1980, ça a commencé à être plus dur. Il y avait davantage de concurrence provenant des grandes surfaces, des chaînes de fleuristes ».
Christelle Landelle a alors « fait un break pour élever et profiter des premiers mois de mon deuxième enfant ».
Avec son mari, ils habitaient à Asnières-sur-Vègre lorsque le déclic s’opère. « À Noël, on proposait des ateliers d’art floral. Ça a bien fonctionné. Ça m’a donné envie de prospérer dans les cours d’art floral ».
Ils se sont alors rapprochés du Mans et dès 1999, Christine Landelle a commencé à proposer des ateliers au centre Saint-Christophe, à La Chapelle-Saint-Aubin.
Ceux-ci « ont évolué d’années en années » et se sont étendus à plusieurs secteurs environnants tels que Mayet, Aubigné-Racan ou encore Sargé-lès-le-Mans.
Ateliers, commande de fleurs, choisir les fleurs, le modèle… « Il y a beaucoup de préparation dans l’art floral. Depuis plus de vingt ans, pas un seul modèle similaire », se réjouit la jeune retraitée. Et « à chaque cours, il y a quelque chose qui ressort, chacune repart avec une composition correcte ».
Depuis sa retraite, elle a rangé le tablier sauf au centre Saint-Christophe où elle continue à assurer ses cours d’art floral.
« Les retraites ne sont pas si élevées que ça »
En tant que jeune retraitée, ce sujet de la retraite l’interpelle beaucoup. Notamment la question du minimum retraite. « Si ça pouvait atteindre au moins 1 000 € ». Elle aimerait d’ailleurs demander aux candidats à la présidentielle : « Envisagez-vous de mettre en place un minimum retraite d’au moins 1 000 € ? »
Elle pense à ceux qui, comme elle, ont travaillé toute leur carrière et ont tous leurs trimestres. « Ça mériterait une reconnaissance. C’est normal d’avoir un minimum décent pour vivre. »
D’autant que « les retraites ne sont pas si élevées que ça, surtout pour les femmes », critique-t-elle.
Au-delà de cette interrogation, elle regarde la politique avec un certain intérêt et vote à chaque élection. Néanmoins, pour elle, « le vote blanc devrait être considéré comme un vote par lui-même. Il veut dire qu’on n’est pas satisfait de ce qu’on nous propose. Cela ne veut pas dire qu’on ne veut pas voter », pointe Christine Landelle, qui ne manque pas de mettre un bulletin dans l’urne à chaque élection présidentielle.