Peter C., 38 ans, n’a pas le profil des délinquants habituels qui défilent dans le box de l’audience des comparutions immédiates du tribunal de Lille.
Père de famille, l’homme travaille comme dessinateur industriel dans une société qui l’emploie en CDI depuis plusieurs années. Par ailleurs, les faits qu’on lui reproche, des vols à main armée, ne sont pas anodins. Les voici par le détail. Le 18 février, Peter C. menace avec un couteau un fleuriste de Tourcoing, qui lui remet 250 €. Quelques jours plus tard, le mercredi 25, c’est une boulangerie de Neuville-en-Ferrain, qui se voit délester de quelque 200 €. La boulangère a noté que la lame du couteau mesurait au moins 30 cm de long. Le 3 mars, c’est encore un fleuriste, à Neuville-en-Ferrain, qui subit le même traitement. Le braqueur s’est excusé. « J’ai des bouches à nourrir », a-t-il dit à la victime. Enfin, jeudi dernier, Peter C. s’attaque à nouveau à un fleuriste de Tourcoing. Cette fois, la caisse est vide. Et l’homme est arrêté.
Des faits commis pendant la pause déjeuner
Détail : les quatre faits ont tous été commis entre 12 heures et 13 heures. « Vous profitiez de la pause déjeuner pour commettre les vols », constate hier le président Mikaël Simoens. Dans le box, la tête basse, Peter C. demande un délai pour préparer sa défense. C’est son droit. En attendant, l’homme est quand même invité à s’expliquer. Il indique alors avoir remis le nez dans l’héroïne à la suite d’une déception sentimentale. Il a aussi un gros découvert bancaire. Il n’en dira pas plus mais on le sent très affecté. Les faits sont graves. « Nous sommes devant un risque majeur de réitération », analyse le procureur, qui note que les braquages sont en relation directe avec la toxicomanie du prévenu. Thibaut Arnou requiert donc un mandat de dépôt.
Le tribunal a suivi.