Romorantin. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, un sexagénaire a commis un vol important dans une jardinerie. Il passe en comparution immédiate ce lundi. Soixante-douze heures. C’est le temps qu’il a fallu aux gendarmes de la compagnie de Romorantin pour résoudre une importante affaire de cambriolages.
Dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre, un homme parvient à s’introduire dans la jardinerie Delbard-Plaisirs et jardin, à Romorantin. Il dérobe alors de très nombreux outils et ustensiles de cuisine haut de gamme en moins de deux heures. L’alerte est donnée le lendemain dès 8 h. Dès lors, tout va très vite.
Un commerce de Chabris cambriolé juste avant
Quinze gendarmes parmi lesquels des enquêteurs de la brigade autonome, de la brigade des recherches, du peloton de surveillance et d’intervention de Romorantin, mais aussi de techniciens en identification criminelle de Blois sont mobilisés. L’enquête de voisinage minutieuse et des constatations méticuleuses permettent d’identifier un individu suspect, domicilié dans le département de l’Eure, à proximité d’Evreux, soit à quelque 300 km de Romorantin. Vendredi 1er novembre, les gendarmes interviennent au domicile de cet homme âgé de 61 ans. Ce dernier, ancien braqueur, a passé de nombreuses années en prison. La perquisition menée dans l’habitation permet de découvrir une grande partie des objets dérobés à la jardinerie, mais également d’autres issus de cambriolages perpétrés dans l’Eure… ainsi que dans l’Indre, à Chabris. En effet, l’enquête permet de constater qu’avant de se rendre à Romorantin, l’homme s’est introduit dans une jardinerie à Chabris (cambriolée par d’autres individus il y a six mois déjà) où il a dérobé des articles de pêche pour un préjudice de 2.000 euros. Pour l’entreprise romorantinaise, le préjudice s’élève à quelque 17.000 euros.
L’homme, interpellé et placé en garde à vue, a été déféré au parquet samedi en fin d’après-midi. Ce lundi, il sera présenté au tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate.
Samedi matin, à la brigade territoriale autonome de Romorantin, les deux commerçants ont pu identifier la marchandise récupérée, soit environ la moitié de ce qui avait été dérobé, notamment à Romorantin. Le reste avait déjà été revendu par le cambrioleur.
Vanina Le Gall
Une réponse
Trois ans de prison pour le cambrioleur
Tribunal correctionnel de Blois
Le crâne dégarni, Jacques Bocage, 61 ans, ressemble vaguement au comédien Michel Blanc. Cet ancien braqueur a passé 35 ans de son existence derrière les barreaux. Il était jugé, hier, en comparution immédiate pour avoir, dans la nuit du 29 au 30 octobre, cambriolé un magasin d’articles de pêche de Chabris (Indre), puis une jardinerie de Romorantin (lire notre édition de lundi). Les gendarmes ont eu tôt fait de le localiser près d’Evreux (Eure). Joint par téléphone, Jacques Bocage a répondu à leur convocation et a tout avoué en garde à vue. L’homme en veste kaki sait qu’il risque gros. Condamné à 12 ans de réclusion en 2007 par les assises de l’Indre pour vol à main armée, il se trouve en état de récidive. De plus, la justice lui a fait une faveur par le biais d’une libération conditionnelle voici deux ans. « Vos explications m’ont interpellée », indique d’emblée la présidente Christine Dabansens. Le sexagénaire s’approche du micro. « J’avais rendez-vous avec un ami dans le Loir-et-Cher pour trouver un emploi. J’avais oublié que j’étais interdit de séjour dans le 41. Finalement, sa proposition est tombée à l’eau et ça m’a mis en rogne car j’avais absolument besoin de ce travail pour rembourser les victimes de mes braquages. J’avais rendez-vous chez le juge d’application des peines mercredi prochain. J’avais besoin d’argent, c’est pour ça que j’ai cambriolé. J’ai eu peur de retourner en prison et, au final, j’ai fait n’importe quoi. Croyez-moi je suis fatigué de la prison. » Il faut dire que le prévenu a été condamné pour la première fois en 1974 et est déjà passé devant quatre cours d’assises pour braquages !
La vice-procureure Delphine Amacher se dit frappée par le parcours judiciaire du sexagénaire. « Il savait qu’il n’avait plus droit au moindre écart. Ce qui ne l’a pas empêché de faire son marché dans ces deux commerces, il s’est même embourbé deux heures avec sa voiture ce qui ne l’a pas empêché de revenir chercher son butin. Dans sa situation, il encourt jusqu’à 14 ans de réclusion ! » Le ministère public demande 12 mois de prison à titre principal.
En défense, Me Rapin plaide en faveur d’une peine modérée et aménageable. « Il ne gagne que 141 € par mois. Angoissé à l’idée de ne pouvoir indemniser ses victimes, il a eu ce vieux réflexe du vol, totalement inadapté. La prison est une impasse dans sa situation. »
Cet appel à la clémence n’a pas été entendu par le tribunal qui a condamné l’ex-braqueur à trois ans de détention et révoqué à hauteur d’un an son sursis avec mise à l’épreuve.
L.O.
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