Dominique et Xavier Laureau, La Ferme de Gally.Ils ont la main verte, mais aussi le sens des affaires. Agriculteurs et jardiniers depuis le XVIIIe siècle, les Laureau ont progressivement étendu les activités de la Ferme de Gally – agriculture, horticulture, jardinerie, etc. -, au point d’employer aujourd’hui 500 personnes, pour un chiffre d’affaires de l’ordre de 50 millions d’euros.
Le principe de gouvernance est simple : tout est organisé autour des deux frères, Dominique et Xavier Laureau, actionnaires et dirigeants de la structure, qui ont rejoint l’entreprise familiale respectivement en 1981 et 1987. « Nous décidons tout à deux. Comme nous partageons le capital à 50/50, le principe est que nous devons être d’accord, sinon nous ne faisons pas », résume Dominique Laureau, cogérant.
Depuis une dizaine d’années, le management opérationnel de certaines structures du groupe a été confié à des personnes extérieures à la famille. Mais cela ne s’est pas fait sans heurts. « Les premiers directeurs généraux que nous avons embauchés ont un peu essuyé les plâtres. Nous avons eu du mal à déléguer : c’est un syndrome de PME, les délégations importantes sont difficiles car il faut apprendre à ne plus gérer les détails. C’est plus facile dans les métiers techniques, comme les ressources humaines ou la direction financière », admet Dominique Laureau. D’autant que les deux frères reconnaissent avoir parfois du mal à intégrer des personnes extérieures à leur binôme… tant ils sont sur la même longueur d’onde par leur histoire et leurs références communes ainsi que par leur convergence de vues.
Savoir évoluer
Toutefois, depuis quelques années, ils font des efforts. « Depuis maintenant huit ans, nous avons pris l’habitude d’un rendez-vous trimestriel avec une personne extérieure à l’entreprise. Cela nous aide à prendre du recul et à aligner nos points de vue. Nous revenons alors à l’essentiel : ce qui est bon pour le groupe, au-delà de nos envies, de nos réflexes ou de nos prismes individuels. C’est un moment important et une respiration dans notre vie de dirigeants », ajoute Dominique Laureau, qui échange beaucoup, également, avec des amis dirigeants. Mais, si l’autarcie sied aujourd’hui aux Laureau, ils savent d’ores et déjà que leurs principes de gouvernance seront, sans aucun doute, appelés à évoluer, « pour peut-être intégrer les futures générations ».