Au coeur de la vie des Françaises et des Français, symbole d’une époque, les zones commerciales dans notre pays se révèlent inadaptées pour adresser les grands enjeux que nous avons à relever pour accélérer la transition écologique de notre société, et sont en décalage avec les nouvelles attentes de nos concitoyens.
Fondées sur un modèle du tout-voiture, leur impact sur l’esthétique de nos entrées de ville, ainsi que l’étalement urbain et l’artificialisation des sols qu’elles génèrent, imposent de repenser en profondeur leur modèle.
C’est pourquoi, avec Olivia Grégoire, dès l’automne dernier, nous nous sommes investis de concert pour mener à bien ces changements systémiques, en jouant sur tous les leviers à notre disposition.
Avec, d’abord, un groupe de travail de haut niveau, chargé de préfigurer les zones commerciales de demain, avec l’inclusion de la question des entrées de villes dans le nouveau volet du programme Action coeur de ville, et désormais, avec un paquet normatif adapté, inclus dans le Projet de loi Industrie verte.
Aujourd’hui, avec cet appel à manifestation d’intérêt, nous passons à l’étape suivante, décisive, opérationnelle. Une démarche fondée sur les projets issus du terrain, au plus près des réalités de chaque territoire.
Les lauréats, accompagnés par l’Etat sur le plan financier et humain, sauront paver la voie, pour que nous puissions, ensemble, dessiner les zones commerciales de demain, plus belles, et plus durables, au service des Françaises et des Français !
Christophe Béchu Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
« C’est par une dynamique partenariale entre le monde économique et commercial, l’Etat et les collectivités territoriales, garants de projets d’aménagement cohérents et durables que nous parviendrons à maintenir des services pour tous nos habitants. Nos zones commerciales doivent évoluer vers une meilleure intégration paysagère et le maintien de l’attractivité de nos territoires ».
Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité
« Notre ambition, faire de la mutation des zones commerciales et d’entrée de ville, que d’aucuns décrivent comme la « France moche », un formidable pari d’un aménagement urbain durable qui permettra notamment de produire les logements de demain, pensés dans un cadre de mixité fonctionnelle et sociale, en somme des « lieux de vie » contribuant à améliorer la qualité environnementale de ces territoires. Avec ce programme de transformation des zones commerciales, le Gouvernement sera aux côtés des élus locaux et des différents acteurs qui s’engageront dans ces projets de recyclage urbain ».
Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement
Les zones commerciales sont à bien des égards l’incarnation du vingtième siècle : celui de la consommation de masse, celui de l’automobile pour tous, celui du pavillon pour chacun. Celui d’une certaine idée de la liberté et du progrès : des magasins fonctionnels, avec de l’espace, avec un choix de milliers et parfois de centaines de milliers de produits. Des magasins faciles d’accès avec des parcs de stationnements vastes et gratuits.
Pour les commerçants aussi, ce modèle-là était une forme d’eldorado : des magasins construits sur du foncier agricole peu onéreux, des commerces « boîtes à chaussures » cubiques bâties à moindre frais, faciles d’entretien, avec des façades en tôle et de grandes enseignes pour être visibles depuis la route. Sur ces zones, ce sont installés des hypermarchés, des centres commerciaux, des galeries marchandes et, bien sûr, des dizaines de magasins de toute taille dans l’habillement, la chaussure, l’ameublement.
Fortes de leurs succès, ces zones n’ont cessé de s’étendre et de se diversifier avec l’arrivée de restaurants, de concessionnaires automobiles, de cinémas, de salles de sports, d’agences bancaires, et même de services publics : des lycées, des commissariats, des piscines et des patinoires. Elles offrent tous les services d’une ville.
Sont-elles devenues des villes pour autant ? Probablement pas, parce qu’elles ne sont pas à hauteur d’homme, parce qu’elles ne sont pas une transition mais une rupture entre, d’une part, le centre-ville et son patrimoine et, d’autre part, la campagne et ses paysages.
Dans un monde qui prend conscience de ses limites, la zone commerciale a atteint les sienne. Parce qu’il n’est plus entendable de grignoter une terre agricole qui nous nourrit, parce que chaque arbre coupé est désormais légitimement vécu comme un drame, parce que chaque trajet en voiture coûte cher, et même, de plus en plus cher.
Les entrées de ville concentrent 72% des dépenses des Français dans les magasins et, dans une France périurbaine, elles sont devenues le commerce de proximité de millions d’entre nous : les supprimer ne serait ni faisable, ni souhaitable. Il faut donc les réinventer.
Il y a un an, des architectes, des urbanistes, des élus locaux, des commerçants, des foncières, des juristes, des aménageurs ont accepté de travailler avec un mandat simple : définir les zones commerciales de demain, identifier les freins à cette transformation, pour définir les mesures adaptées. Les zones commerciales ont souvent le même aspect, mais elles recouvrent des réalités différentes de taille, de dynamisme, de positionnement par rapport à la ville, d’usage. Nous amorcerons donc leur transformation par des expérimentations permettant d’appréhender tous ces cas de figures et engageront des moyens financiers et humains pour les mener aux côtés des collectivités, des commerçants et de toutes les parties prenantes. Nous réformons aussi le code de l’urbanisme pour faciliter, accélérer et sécuriser ces transformations, avec le projet de loi Industrie Verte voulu et porté par Bruno Le Maire. C’est la politique dans ce qu’elle a de plus noble : se projeter dans le long terme en ayant le souci de l’opérationnel, tenter de donner corps à une vision en essayant de rassembler des intérêts divers et parfois contraires.
Olivia Grégoire Ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme