08/04/2020 – Les fleuristes, majoritairement indépendants, sont dans une situation économique complexe et certains peineront à se relever. Les résultats de l’enquête menée par la FFAF font état de chiffres catastrophiques. Dans une lettre adressée lundi au Premier Ministre, Florent Moreau, Président de la Fédération Française des Artisans Fleuristes tire la sonnette d’alarme.
Enquête FFAF * :
65% des fleuristes n’auront plus de trésorerie à fin avril
Une enquête, visant à récolter les données économiques et sociales sur la profession, a été diffusée auprès de l’ensemble des fleuristes de la métropole et des départements d’outre-mer, entre le 27 mars et le 2 avril. Les résultats s’appuient sur un panel représentatif de 1572 entreprises.
Marqueur inquiétant, malgré les aides du gouvernement, 65% des fleuristes n’auront plus de trésorerie à la fin du mois pour supporter les charges fixes et ce sont 85% des fleuristes qui seront dans cette situation à fin mai si le confinement devait perdurer.
L’enquête révèle également que la perte sèche due à la fermeture précipitée des commerces s’élève pour la profession à plus de 40 millions d’euros.*
Résultat de l’enquête
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Florent Moreau, Président de la FFAF tire la sonnette d’alarme
Des mesures jugées insuffisantes
Dans le courrier adressé au premier Ministre, le Président de la FFAF salue les dispositifs mis en œuvre par l’État mais s’inquiète pour l’avenir car ils ne seront pas suffisants pour inverser la tendance : « les entreprises se meurent et 90% des entreprises ayant subi un mois sans aucune rentrée, l’équation du report de charges ne peut conduire qu’à un résultat négatif ». Il demande à ce que le report de charges annoncé évolue vers un dégrèvement total pour la période concernée.
Malgré le bras de fer qui s’est engagé entre l’État et les assurances, celles-ci ne veulent pas couvrir les pertes d’exploitation. Florent Moreau en appelle donc à la solidarité de l’État pour aider ces entreprises. La grande distribution de son côté peut vendre des fleurs, des plantes ou autres végétaux, alors que les artisans fleuristes doivent garder le rideau baissé. Il y a un réel décalage entre les gros acteurs du commerce et les petites structures, ce qui suscite chez les fleuristes une incompréhension bien légitime.
Maillon économique, mais surtout social, sur l’ensemble du territoire ils sont désormais présents uniquement lors d’occasions particulières et souvent pour les funérailles, afin de permettre à chacun de manifester une attention par ailleurs impossible.
Pour subsister et poursuivre une activité minimale, les fleuristes demandent au gouvernement de sensibiliser les Préfectures et les forces de l’ordre, pas toujours compréhensives, de les laisser effectuer leurs livraisons.
A l’approche du 1er mai, si le confinement est levé, la profession est également unanime pour demander la stricte interdiction de vente à la sauvette sur la voie publique afin d’éviter un nouveau manque à gagner qui pourrait être fatal pour nombre d’entre eux.
Lettre FFAF au Premier Ministre
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