Paris, Rue de Grenelle ce jeudi, la Société nationale d’horticulture de France a créé l’évènement et a fait salle comble. L’association ayant pour objectif la diffusion des connaissances et savoir-faire horticoles s’est étendue en porteur de graines de réflexions.
Une salle comble de passionnés et d’éclairés
Des universitaires, chercheurs, obtenteurs, producteurs, importateurs, grossistes et fleuristes ont partagé leurs connaissances et réflexions sur le marché mondial des fleurs et ses problématiques françaises.
L’assistance de 160 passionnés et éclairés a partagé témoignages, expériences, questions et réflexions. De nombreux sujets ont été évoqués : des fermes florales à l’aéroponie, comme du bilan carbone aux enjeux humains.
L’avenir de la fleur coupée : du diagnostic au plan d’actions
Avec les dernières Assises de la Traçabilité organisées par l’UNF , le sujet de l’origine des fleurs, de son approvisionnement et l’avenir de la filière est bien au coeur des préoccupations des différents acteurs de la filière fleurs coupées. Tous sont d’accord sur les symptômes et les diagnostics, tous sont ambitieux et volontaires, certains sont plus impatients et exigeants que d’autres.
Cette journée réussie à la SNHF participe au partage du diagnostic entre les acteurs, encourage à ouvrir les horizons pour toutes réflexions, à promouvoir la solidarité et la cohésion de la filière et enfin à s’enrichir des expériences des d’autres filières.
Elle conforte aussi et surtout l’urgence, de passer à l’étape suivante, de lancer dans les meilleurs délais, un plan d’actions pour répondre aux enjeux de la filière et la satisfaction des consommateurs.
Entre possible et impossible, deux lettres et un état d’esprit.
Charles de Gaulle
L’introduction de la SNHF :
L’attrait du consommateur pour les produits locaux est de plus en plus fort. Les raisons de cette préférence sont diverses : recherche d’une origine française pour favoriser l’économie nationale, de circuits courts pour une réduction de l’empreinte carbone…
Les fleurs coupées n’échappent pas à ce mouvement : il suffit de lire dans la presse, au moment des fêtes, les articles décriant, pour leur bilan carbone et leurs conditions de production, les roses venues d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
La production française de fleurs coupées est en déclin depuis longtemps, en raison spécialement d’une pression foncière accrue, de la hausse des prix de l’énergie, de la forte concurrence internationale. Ce sont actuellement 80 % des fleurs vendues dans l’hexagone qui sont importées. Mais la demande pour les fleurs françaises est forte, des aides sont apportées, des labels et certifications ont été créés. Ils garantissent notamment des conditions de production respectueuses de l’environnement.
D’importants progrès sont réalisés dans ce domaine : en 35 ans, par exemple, la culture de pivoines pour la fleur coupée a été portée à 200 hectares. Pour plusieurs espèces, des recherches portent sur l’accélération de la production, la diversification, l’expérimentation de systèmes durables économes en intrants.
Il n’en reste pas moins que les contraintes saisonnières, ou encore les coûts rendent difficile la compétition entre la production française et les importations. La limitation de ces handicaps par la diversification, l’innovation, les signes de qualité peuvent se révéler des atouts de choix pour notre horticulture nationale.
Valoriser les atouts de l’hexagone en saison favorable et satisfaire nos besoins de couleur, de lumière et de fraîcheur en hiver, ne permettrait-il pas de concilier l’attrait de la production locale et l’apport des cultures de pays du Sud ?
La journée d’information
‘Fleurs d’ici, fleurs d’ailleurs : quelle place pour la production française ?’
est organisé par
le conseil scientifique de la SNHF,
présidé par Yvette Dattée, membre de l’Académie d’Agriculture de France.
Le programme
> Conférence introductive : Evolution récente de la production de fleurs coupées en France – Léa Benoit, doctorante à l’université Bordeaux Montaigne, UMR LAM, ATER à l’université de Limoges, UMR GEOLAB
> Fleurs de France et d’ailleurs : avantages et inconvénients, possibilités de comparaison – Caroline Widehem, professeur Agro campus ouest
> Les décisions stratégiques d’une entreprise face au marché – Nicolas et Jean-Philippe Bigot, directeurs de Bigot Fleurs
> Les attentes des consommateurs et de la distribution : témoignage d’un grossiste – Maxime François, Président directeur général Fleur Assistance
> Les nouveaux venus du marché fleur locale, l’association Halage – Julie Haddad, Fleurs d’Halage
> Les signes d’origine, de qualité, certification environnementale : des moyens de démarquer les produits français – Malorie Clair et Sylvie Robert, Excellence Végétale
> La concurrence, moteur de la diversification – Laurent Ronco, ASTREDHOR
> La diversification d’usage : l’ouverture des productions à d’autres marchés – Sophie Descamps, Chambre d’agriculture des Alpes Maritimes
> L’innovation des systèmes de production, garantie de qualité et de diversité des produits sur les marchés – Laurent Ronco, ASTREDHOR