La chambre des métiers à ses « pompiers ». Une équipe baptisée « SOS entreprises du Val-d’Oise », composée d’un avocat, d’un conseiller économique, d’un juge du tribunal de commerce et d’un expert-comptable.
Des spécialistes qui essaient de sauver les commerces ou entreprises artisanales en difficulté. Et ce service est gratuit.
Cette cellule se réunit un jeudi sur deux dans les locaux de la chambre des métiers, à Cergy. Ce jeudi, elle va examiner le cas d’un taxi à la clientèle en baisse qui s’interroge sur la poursuite de son activité, un chauffagiste en difficultés de trésorerie et un paysagiste qui a des découverts bancaires récurrents.
Clés
50, le nombre d’entreprises en difficulté qui ont bénéficié, en 2015, des conseils de « SOS entreprises du Val-d’Oise ». Les deux tiers ont rebondi, les autres ont cessé leur activité.
- 17 000, le nombre d’entreprises artisanales dans le Val-d’Oise.
- 3 392 entreprises se sont créées en 2014 dans le département.
- 2 073 entreprises ont disparu la même année.
Nous avons pu assister, lors de la précédente cession du 21 janvier, à l’examen de la situation d’Agnès Poisson, une fleuriste de Bezons au bord du gouffre. « Je veux défendre mon métier que j’aime », indique d’emblée cette commerçante de 50 ans. Sans tabou, elle explique sa situation devant la commission de « SOS entreprise ».
Agnès, fleuriste à Bezons : « Je me sens soutenue »
Cette femme fait état de 23 ans de métier et d’une médaille d’argent d’excellence professionnelle décrochée en 2014. Elle résume ses difficultés à l’impayé d’un gros client qui a mis quatre mois avant de s’acquitter des 5 000 € du sapin de Noël acheté en 2014 pour son hall d’accueil. Il lui doit toujours 2 000 €. Il y a aussi le départ d’une employée qui lui a coûté 15 000 €. « J’ai un dépassement de découvert chronique de 15 000 €, qui me coûte 5 000 € de frais », indique la fleuriste qui réalise 35 000 € de chiffre d’affaires annuel.
« Vous pouvez faire une injonction de payer à votre client mauvais payeur », lui suggère le conseiller économique. « Vous êtes trop gentille, ajoute l’avocate, vous auriez dû laisser votre employée démissionner, ça ne vous aurait rien coûté. » La cellule d’experts va également demander un étalement de paiement des charges de la fleuriste pour lui donner du souffle. Il lui est aussi suggéré de préparer la cession de son fonds de commerce dans quelques années.
Après une heure passée à décortiquer sa situation, Agnès Poisson semble plus sereine. « Je me sens soutenue », lâche-t-elle, avant de retourner à son magasin.