Lors de l’assemblée générale de la fédération des maraîchers nantais, les producteurs de muguet ont tiré la sonnette d’alarme. La difficulté à recruter met en péril la récolte 2023
La tradition du muguet porte-t-elle toujours bonheur aux producteurs ? Oui, si on regarde le volume produit l’an passé.
Avec 50 millions de brins, le bassin nantais a réussi à approvisionner, 85 % du marché français, le 1er mai dernier. Un chiffre équivalent aux précédentes années. Une performance compte tenu des conditions météorologiques.
« Avec la douceur de la fin de l’hiver, on a eu un record de précocité de la plante. Quasiment une semaine d’avance pour ce millésime 2022, a rappelé Philippe Nauleau, le monsieur muguet de la Fédération des maraichers nantais. Il a fallu redoubler de savoir-faire pour le conserver ».
Finie l’aide des demandeurs d’asile
Mais le producteur du Pays de Retz a pointé la grande difficulté à trouver de la main d’oeuvre pour le ramasser et le conditionner.
Nous avons laissé dans les champs, une partie des brins, car il a été très difficile de recruter les 4 000 personnes nécessaires. Les vacances scolaires étant placées avant, ce qui nous a privés des étudiants, cela a été très compliqué.
Et cela ne devrait pas s’arranger, car la dérogation pour employer des demandeurs d’asile ne devrait pas être renouvelée en 2023. La préfecture de Loire-Atlantique l’a laissé entendre. « Or, cette population a représenté jusqu’à 40 % des effectifs dans certains cas », a-t-il ajouté, inquiet.
D’autant que le nombre d’exploitations productrices de cette plante d’un jour a encore baissé. Une société des Sorinières a décidé d’arrêter. Elles sont donc désormais moins de 10 à s’intéresser au muguet. Le péril est réel. Le marché rapporte pourtant 26,5 millions d’euros.