Fleuriste, Annabelle Pennel reprend racine à Roncq – Si on se fie à la légende, Annabelle Pennel est sans doute née dans une rose au Blanc-Four. Aujourd’hui la jeune femme est revenue sur ses terres familiales : elle vient d’ouvrir un magasin de fleurs à deux pas de l’église Saint-Roch. Un coup de cœur et un coup de folie.
La tentation a été la plus forte. Lorsque Annabelle Pennel en fouinant sur le Bon Coin a vu qu’une boutique de fleurs était à vendre au Blanc-Four, elle n’a pu s’empêcher d’aller voir. « Il y a quelques années, je voulais racheter cette boutique suite au départ des propriétaires mais le prix était beaucoup trop élevé… » Elle revient dans ce pas-de-porte à deux pas de la boulangerie Masil. La jeune propriétaire n’a pu le faire vivre et se résout à le vendre. « Le prix avait bien baissé. Je n’ai pas pu résister. »
Annabelle Pennel renoue ainsi avec une partie de son enfance. Elle est née à la clinique Saint-Roch, a grandi rue de Lille… Sa famille est une figure du quartier. « Mon oncle André Pennel qui est aujourd’hui décédé dirigeait l’harmonie du Blanc-Four. C’est aujourd’hui son fils, François-Xavier, qui est aux commandes. Mon père, Bernard, en faisait partie. C’est en son souvenir que je reviens ici au Blanc-Four. »
Mais Annabelle Pennel n’est pas guidée par la nostalgie. Elle veut partager sa passion des fleurs, de la création, du beau… « Lorsque j’étais adolescente, j’hésitais sur ce que je voulais faire. J’étais attirée par la décoration, j’ai finalement choisi fleuriste. Et je ne le regrette pas… » Mais les deux métiers se marient aujourd’hui.
Dans le style anglais romantique
Annabelle Pennel a apporté beaucoup de soin à sa boutique. Le rose rappelle le romantisme, les meubles et les bibelots ont un caractère anglais. De faux gâteaux côtoient de faux oiseaux. Tout n’est que douceur. « J’ai fait le même modèle que mon magasin de la Madeleine. »
C’est dans cette échoppe du quartier cossu de Saint-Maur qu’elle débute en tant qu’apprentie. Lorsqu’elle cherche à s’installer, c’est là qu’elle s’établit. « Les propriétaires prenaient leur retraite et j’aime ce quartier. » Elle rénove le magasin, confectionne mille et un bouquets jusqu’au jour où elle croise l’annonce du Bon Coin. « Et à peine avais-je décidé de m’installer que tout le Blanc-Four était au courant. Mes parents l’ont même su avant que je leur dise ! » A la Madeleine, elle confie la boutique à Kevin Wamin. « On s’entend très bien, on a la même conception artistique du métier. » Elle ouvre à Roncq le 29 avril. « Il fallait absolument ouvrir pour la fête des mères. Pour nous, c’est LE plus grand moment de l’année. » Ce dimanche-là, elle reçoit la commande de 120 bouquets à Roncq et 150 à la Madeleine.
Mais à Roncq, Annabelle Pennel « découvre » aussi une autre spécialité : le bouquet funéraire. « À la Madeleine, j’avais plus l’habitude des bouquets de mariées. » Elle s’est associée aux pompes funèbres voisines. Mais ce n’est pas la seule surprise que lui a réservée sa ville natale. « Pour les gens ici, un bouquet de fleurs, ce n’est que des fleurs alors autant ne pas mettre cher. Dans ces cas-là, je les renvoie vers les chaînes de fleuristes. Nous, on essaie de faire du beau avec des fleurs certes plus chères mais plus nobles. » Comme le lys oriental, la pivoine… C’est toute la différence dit-elle entre un fleuriste et un créateur floral. Il faut aujourd’hui qu’elle essaie de devenir prophète en son pays…