Covid : la filière horticole a perdu 3 600 emplois – 2 000 fleuristes fermés. 800 emplois supprimés dans les serres. Ce lundi 14 septembre, le Salon du végétal digital a estimé les dégâts du confinement sur les métiers du végétal.
Des chiffres sur les maux. Dévoilée ce lundi 14 septembre, lors du Salon du végétal digital, une enquête, menée auprès de 2 000 entreprises de la filière horticole, dresse l’état des lieux de ce secteur sinistré par la crise sanitaire. Commandée par l’interprofession horticole Val’hor, cette étude mesure l’ampleur des dégâts causés par la fermeture des fleuristes, jardineries, marchés de plein air, pendant le confinement.
Une baisse des recettes de 14 %
Forte de 53 000 entreprises, 170 000 emplois, 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la filière tricolore de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage a perdu, sur les huit premiers mois de l’année, 14 % de ses recettes par rapport à 2019, soit deux milliards d’euros de pertes d’activité. Les entreprises les plus touchées ont été les fleuristes, les grossistes et les producteurs, synthétise Mickaël Mercier, président de Val’hor, lors d’une table ronde.
La fleuristerie durement touchée
Selon l’étude, 15 % des 15 000 fleuristes auraient tiré leur rideau, soit la disparition de 2 000 boutiques sur le territoire français. Le maillon de la production de plantes aurait perdu entre 700 et 800 emplois, principalement saisonniers, sur un total de 19 000.
Les chefs d’entreprise distinguent nettement deux phases dans l’évolution de leurs ventes : une phase de blocage des débouchés commerciaux, caractérisée par des chutes vertigineuses d’activité en mars (-35 %) et avril (-28 %). Suivie Et d’une phase de redémarrage et de rattrapage en mai (-2 %), juin (+ 17 %). À la sorte du confinement, il y a eu une demande très forte de nature et de végétal, analyse le président de l’interprofession, lui-même pépiniériste en Bretagne.
Engouement pour les plants potagers
En sortie de confinement, on a assisté à une ruée sur les végétaux à finalité vivrière (plants potagers, arbres fruitiers, petits fruits, fraisiers, a constaté Patrick Abadie, dans les 60 magasins Truffaut. On a vu beaucoup de nouveaux clients, souvent jeunes, qui se lancent dans leur premier potager ou leurs premières plantations de plantes aromatiques. » Le responsable des approvisionnements de l’enseigne de jardinerie a observé, dans un second temps, une poussée des achats de plantes fleuries destinées à l’embellissement des balcons, terrasses et jardins.
La menace d’un nouveau coup d’arrêt
La filière horticole se nourrit de ces signaux positifs pour organiser sa reconquête. Elle veut fidéliser ces nouveaux jardiniers, développer la commercialisation par internet et la livraison des plantes à domicile, satisfaire la soif de verdure des nouveaux propriétaires de maison, favoriser de nouvelles connections entre les maillons de la production et de la distribution pour favoriser l’achat de plantes cultivées localement. Avec, malheureusement, l’épée de Damoclès d’un nouveau coup d’arrêt si des cas positifs se déclaraient parmi le personnel des serres, redoute Pascal Renaud, pépiniériste.