Dans son atelier armentiérois, Jonathan Hermant assemble et sculpte des branches, mousses et fleurs. Ce trentenaire a créé il y a quelques mois Immanence, une activité qui correspond à sa fibre artistique et créative. Il a notamment sublimé la décoration de fin d’année de plusieurs boutiques du Vieux-Lille.
Comme l’argile ou le fusain sont matière à l’expression artistique, les fleurs le sont pour Jonathan Hermant. Les fleurs et les végétaux au sens large. Il y allie le bois, la mousse, le lichen, les branchages. « Je peux passer une demi-journée en forêt et revenir avec des choses fantastiques », sourit-il. Des trouvailles qu’il mêle à des fleurs fraîches de première qualité. Résultat, des mises en scène surprenantes qui sont, pour lui, l’avenir du métier de fleuriste. « C’est vraiment ce qui m’intéresse, plus que la vente simple de fleurs » (ce qu’il ne dénigre pas). Mais disons que, après une année d’expérience comme fleuriste à son compte à Wimereux, il a réalisé que ce n’était pas complètement son truc.« La fleur est parfois considérée comme un objet de consommation moindre. Ou alors on a tendance à surcharger les bouquets alors qu’il faut mettre les fleurs en valeur », dit-il.
Un créateur à l’écoute
Ce qui lui plaît, c’est le sur-mesure. Sans les contraintes d’une boutique, il retrouve le temps nécessaire pour donner une allure de fêtes à une boutique chic, sans empiler les branches de sapin et les boules rouges. Il est disponible pour écouter de futurs mariés qui veulent des centres de tables qui leur correspondent vraiment. Il crée des compositions florales ou végétales qui trouvent place sur des comptoirs d’hôtels ou de banques. Ce qui n’exclut pas de répondre à des demandes disons plus classiques, des petites pièces à des prix raisonnables, qui seront traitées avec son approche artistique et solide du métier. Il souhaite également faire partager son approche dans des ateliers.
Originaire d’Arras, Jonathan Hermant avoue une tendance depuis tout petit à aller au-delà des tresses de pâquerettes – « je faisais des nids de branchage, je pouvais rester des heures à regarder la nature ». Il a travaillé dans le domaine des espaces verts, chez des fleuristes du Vieux-Lille avant cette expérience à Wimereux. Immanence est une sorte d’aboutissement dans cette carrière de plus de dix ans. « Je fais aujourd’hui ce que j’aime vraiment faire. » Il montre un cocon de branchage qui orne le comptoir d’un restaurant du Vieux-Lille, des décorations sobres qui rehaussent les entrées en cette période de fin d’année.
Ce jour-là, il concoctait, avec des orchidées et du balsa, des centres de tables géométriques et originaux. Il travaille aussi avec une approche très respectueuse de la nature. Il composte, il récupère. Il traite avec une précision d’entomologiste une tête d’ornithogale, une sorte de petit bouquet de minuscules fleurs blanches. Il traite avec humilité et talent des végétaux qui le lui rendent bien.