Clément Blériot, 20 ans, n’a pas le profil habituel des prévenus que l’on retrouve jugé en comparution immédiate au tribunal d’Amiens. Même le substitut du procureur l’admet. « Il a l’air d’avoir la tête sur les épaules, on se demande ce qu’il fait ici. »
Le jeune homme, sans casier judiciaire, a été interpellé mercredi après-midi. Il était rentré dans les locaux de la jardinerie les Serres du Bois du Sart à Harbonnières, le visage dissimulé par un bonnet et une capuche. Alors qu’une employée et la cogérante s’affairent à un inventaire, il se précipite vers les caisses. « J’ai été pris de panique, je suis parti en courant », explique le prévenu.
Le gérant poursuit en voiture le jeune homme, qui s’enfuit à vélo. Arrivé à sa hauteur, il explique avoir été menacé avec un pistolet. Le voleur se cache dans un champ de maïs avant d’être interpellé. L’arme, un pistolet 22 long rifle, a été retrouvée. Elle n’était pas chargée.
Dans le box des prévenus, Clément Blériot raconte comment il en est arrivé là. Sa mère ne veut plus le loger depuis qu’il a été surpris avec du cannabis par les gendarmes. Il part alors chez son père.Ce dernier, à cause de son travail, est absent toute la semaine, il a des difficultés financières.
« Si j’ai fait ça, c’est à cause de la nourriture. C’est un peu la précarité en ce moment », explique Clément.
Du sursis et deux mois de prison ferme
Le jeune homme s’est fait prêter le vélo et le pistolet pour commettre les faits. La présidente s’étonne qu’on lui confie de tels objets, mais qu’il n’obtienne pas de nourriture de la part de ses amis. M e Ghislain Fay, l’avocat du jeune homme explique « qu’il est parfois plus facile de demander un vélo que de reconnaître que l’on est dans le besoin ».
Le jeune homme est condamné à 12 mois de prison, dont dix avec sursis. Il a été conduit en maison d’arrêt aussitôt après son procès. Devant sa maman, en pleurs.
GAUTIER LECARDONNEL
Sources : http://www.courrier-picard.fr/region/il-braque-la-jardinerie-arme-pour-lui-c-est-ia0b0n145322