Les Essarts-le-Roi, vendredi 13 mai. L’animalerie avait fait l’objet d’une perquisition policière. 146 chiots avaient été découverts dans ses locaux.
L’affaire Animal City intéresse la justice. Cette animalerie des Essarts-le-Roi est soupçonnée d’avoir vendu à des particuliers des chiots en mauvaise santé. Le parquet de Versailles a décidé, mardi, d’ouvrir une information judiciaire contre X et le gérant de cette société. Un juge d’instruction va prendre en charge l’affaire et conduire les investigations. Ses conclusions seront ensuite communiquées au parquet en vue de poursuites et éventuellement d’un procès.
Le gérant est soupçonné d’avoir procédé à la vente « non conforme » d’animaux en provenance de pays de l’Est, d’avoir infligé des mauvais traitements aux chiots, commis des escroqueries au préjudice des clients de l’animalerie et utilisé de fausses ordonnances pour se procurer des médicaments. Présenté, mardi 28 juin, au juge d’instruction, il a été placé sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’importer des chiens en provenance des pays tels que la Slovaquie, la Hongrie ou la Bulgarie.
Cette action judiciaire fait suite à une descente de police le 13 mai dernier aux Essarts-le-Roi. Lors de cette perquisition, 146 chiots avaient été saisis dans des locaux appartenant à l’animalerie. Ouverte en avril 2013, Animal City aurait vendu 3 227 chiens, notamment via des annonces passées sur un site d’échanges grand public et pour des prix allant de 500 à 1 100 € selon la race de l’animal.
L’affaire a démarré à la suite d’une enquête de la cellule antitrafic de la SPA qui a enregistré un grand nombre de plaintes de clients floués. Ceux-ci ont récupéré des animaux malades dont certains sont morts en quelques jours. Selon un enquêteur, cette affaire constituerait actuellement le plus important dossier de vente de chiens non conforme en France.
L’avocat d’Animal City, Me Fernando Randazzo, réclame plus d’indulgence. « Mon client a simplement été dépassé par le succès de son commerce et n’a pas su mettre en place les procédures adéquates de contrôle. La quantité a primé sur la qualité mais sans intention frauduleuse. Il n’y a pas eu de mauvais traitements et j’inviterai, s’il y a lieu, mon client à indemniser les clients lésés », précise-t-il.
LE PARISIEN
L ECHO REPUBLICAIN
Le gérant d’une animalerie des Essarts-le-Roi suspecté d’avoir monté un trafic de chiens
Le gérant de l’animalerie Animal City, aux Essarts-le-Roi (Yvelines) a été placé en garde à vue.
Les policiers de Rambouillet avaient perquisitionné, le 13 mai, ses locaux de la zone commerciale des Essarts. 146 animaux avaient été saisis dans un état jugé très précaire, et placés dans des refuges pour y être soignés. L’intervention faisait suite à des signalements de clients et aux dépôts de plaintes de la SPA et de la fondation Brigitte Bardot.
L’enquête effectuée depuis dix mois aurait établi que le responsable d’Animal City, un habitant de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), âgé de 28 ans, aurait conçu et réalisé une activité prospère, des importations d’animaux ne répondant pas aux exigences sanitaires d’importation, notamment sur l’âge et de la vaccination.
Une trentaine de victimes
Les chiots auraient été importés trop jeunes, avant la limite des quinze semaines qui est exigée. Ils auraient été vaccinés trop tôt, ce qui n’est pas illégal, mais n’a pas non plus d’intérêt sanitaire.
La vaccination prématurée aurait pour intérêt d’introduire une confusion sur l’âge des animaux et ainsi dissimuler, en cas de contrôle, l’insuffisance des anticorps rage. Des passeports auraient été falsifiés dans les pays d’origine avec des dates de naissance et de vaccination anticipées.
Les constats pourraient également mettre en cause un vétérinaire qui omettait de signaler des maladies liées aux conditions d’élevage dans le pays d’origine, ou de vie dans l’animalerie. Après sa garde à vue, le gérant pourrait être présenté aujourd’hui à un magistrat à Versailles en vue de sa mise en examen, pour échanges intracommunautaires d’animaux vivants non conformes, de mauvais traitements envers animaux et d’escroquerie. Un dernier point pour lequel près d’une trentaine de victimes auraient été identifiées.
(*) avec la brigade nationale d’enquêtes vétérinaires, sanitaires et phytosanitaires, la Direction départementale de la Cohésion sociale et de la protection des populations, et le soutien logistique de la SPA.
-> Info plus : Vaste fraude. Sur 600.000 chiots vendus chaque année en France, un quart seulement proviendrait d’un établissement respectant la légalité.