Une cinquantaine de chiots bulgares devaient être livrés à une animalerie de Cambrai.
Les animaux ont été stoppés sur une aire de repos dans l’Aisne. L’information a suscité pas mal de commentaires. Mais qu’en disent les animaleries de Cambrai ?
CAMBRAI. Trois animaleries, disposées à vendre des animaux domestiques, sont implantées à Cambrai et dans sa périphérie. C’est à l’une d’entre elles qu’étaient destinés les animaux bulgares récupérés ce mercredi sur une aire de repos de l’A26 (voir notre édition d’hier) et aujourd’hui placés à la SPA de Paris.
Le gérant de cette animalerie n’a pas souhaité s’exprimer quand sur les réseaux sociaux, les commentaires n’ont pas épargné son activité. Un silence qui ne vaut pas un aveu : parce qu’à ce jour, cette animalerie n’est pas poursuivie, seul le grossiste est attendu devant la justice le 6 décembre.
Vaccins
En soit, il n’est pas illégal de commercialiser des chiots originaires des pays de l’Est. Le problème, dans cette affaire, vient davantage de l’âge des chiots transportés. « Pour être exporté, un chiot doit être âgé au minimum de 15 mois. Certains des animaux récupérés avaient 13 semaines », explique en substance Julien Soubiron, responsable de la cellule anti-trafic de la SPA.
Autre écueil : la vaccination contre la rage des animaux serait intervenue avant l’âge de 12 semaines. Luc Ladonne, du syndicat national des animaleries, (auquel adhère le gérant de l’animalerie en question) se veut plus nuancé. « On ignore si la vaccination est intervenue trop tôt ou si le délai d’attente entre la vaccination et l’introduction des animaux sur le territoire est trop court… » En attendant, « des animaux étaient malades… », insiste le militant de la SPA.
Deux autres livraisons
Ce n’est pas la première fois que le gérant de l’animalerie s’approvisionnait auprès de ce fournisseur. Jusqu’alors, il n’y avait, dit-on encore, pas de hiatus entre la réglementation en vigueur et les animaux livrés.
« Le commerçant a commandé des animaux, en quantité et en race, au fournisseur. Il n’avait pas d’éléments d’identification ». Le syndicat indique que l’animalerie n’avait pas connaissance de l’âge des animaux en livraison. « Si les animaux étaient arrivés à Cambrai et que le gérant s’était aperçu que les normes de vaccination n’étaient pas respectées, le gérant aurait dû informer les services vétérinaires et les animaux auraient été confinés », poursuit Luc Ladonne.
Quel intérêt
Les deux autres animaleries cambrésiennes ont accepté de s’exprimer sans doute parce qu’elles se prévalent de ne vendre « que des chiots français ». La traçabilité et la qualité ont justifié ce choix marketing, explique-t-on. « Cela évite les problèmes de transport ». Le syndicat des animaleries évoque pour sa part la difficulté de « trouver en France » des éleveurs acceptant de vendre aux animaleries. « En France, il se vend 800 000 chiots par an. Moins d’un tiers est vendu par des professionnels et des animaleries. Le reste, ce sont des animaux vendus hors cadre… »