Dans quelques jours, il sera temps de formuler nos vœux. Comme chaque année, le premier souhait sera que ceux qui nous sont chers gardent la santé.
Pour la production de végétaux d’ornement aussi, la santé est l’enjeu numéro un. Un mauvais virus ou une bactérie qui se multiplie et le péril guette.
Afin d’assurer la qualité sanitaire de ses végétaux, la filière s’appuie notamment sur le dispositif de Passeport Phytosanitaire Européen (PPE) et plus globalement sur le système de contrôle des Etats membres de l’Union Européenne.
On peut cependant s’interroger sur la fiabilité du système.
Par exemple : quand un producteur français reçoit d’un fournisseur de l’UE un lot de plantes indemne de Sharka1, certifié par les autorités sanitaires de son pays, on ne peut que s’interroger sur la valeur des contrôles effectués en amont, lorsqu’une analyse menée en France révèle la présence de la maladie sur ces mêmes plantes !
Heureusement pour notre producteur, la section spécialisée horticole du Fonds de Mutualisation Sanitaire et Environnemental (FMSE), en place depuis deux ans sous l’impulsion de la FNPHP, est venue indemniser les destructions ordonnées par les autorités françaises suite à ce cas de Sharka.
Pour autant, est-il bien normal de solliciter le FMSE (un fonds public-privé cofinancé par les professionnels), alors que la responsabilité du fournisseur est avérée, avec pour preuve d’autres contaminations de ses clients en Europe ?
Cette question, notre producteur se l’est posée.
C’est pourquoi il a décidé d’attaquer le fournisseur devant les tribunaux français afin d’obtenir des réponses et des condamnations. Après des années de procédures, au cours desquelles les autorités sanitaires françaises se sont systématiquement défaussées, le tribunal a rendu sa décision : le plaignant est débouté de toutes ses demandes, avec pour motif « l’exception d’incompétence » car l’affaire aurait dû être portée devant la justice du pays d’origine du fournisseur.
Alors que la seconde partie de la procédure devrait s’ouvrir dans ce pays, la FNPHP dénonce cette situation et souhaite rappeler qu’elle n’a pas créé une section horticole au sein du FMSE pour voir se défausser l’Etat et la Justice dans les conflits sanitaires.
A quelques mois d’une élection présidentielle cruciale, ce ne sont pas les candidats qui manquent…
Ce qui fait défaut aujourd’hui c’est le courage dans l’action. Nous avons besoin de politiques et d’un Etat qui protège vraiment ses ressortissants. Cessons de constater naïvement les contaminations issues d’achats massifs à l’étranger !
Nous ne voulons pas d’un Etat qui nous souhaite « bonne santé » et s’en remet au bon vouloir de ses partenaires européens pour gérer les crises sanitaires. Il est temps de rappeler ici que la santé des entreprises de notre filière participe aussi à la santé du pays !
1 Sharka : virus très contagieux qui s’attaque aux fruits des prunus, les rendant impropre à la consommation
Les commentaires sont fermés.