Vivez le quatrième jour du congrès international des jardineries à Toronto, Canada. En direct un reportage réalisé grâce à Manuel RUCAR de l’agence Chlorosphère, rare représentant français au Canada.
Visite des plus grandes jardineries de l’Ontario.
Sans qualifier ces jardineries de vente directe au producteur, il n’en reste pas moins que la majorité des garden centers ont leurs propres champs de culture et approvisionnement au sein de la même société. Ce point rend la comparaison délicate entre les modèles canadiens et français.
Ce qui est commun aux différentes structures de vente, c’est que 70% du business est concentré sur mai, juin et juillet avec en juillet une période importante de rabais (pour contrer les produits de masse en grande distribution principalement) même s’il n’y a pas de saison officielle de soldes. En effet des remises sont accordées tout au long de l’année en fonction des besoins de renouvellement des stocks.
Le business de la personnalisation
Dans tous les garden centers, des compositions de plantes sont proposées. Pour inspirer le consommateur, des modèles sont préparés par les employés et leur prénom figure sur une étiquette, donc si vous aimez le style des compositions de “larry” vous pouvez lui demander une création sur mesure. Ces fonctions très proches du métier de fleuriste expliquent en partie la faible présence de fleuristes indépendants.
Le business de la fleuristerie
Contrairement à la France, les accessoires de fleuristes ne sont pas sanctuarisés à un métier mais bien disponibles en libre accès et à prix très abordable pour le consommateur. Mousse florale, outils, papiers, rubans, contenants, conservateurs sont proposés dans les boutiques déco pour composer soi-même des bouquets et compositions.
En jardinerie, les fleurs sont présentées dans armoires réfrigérées noires en hauteur, plus discrètes, plus petites et présentant un facing à la verticale.
Ailleurs, la vente de fleurs s’effectue souvent sur des zones de forte affluence sous la forme de corners détenus par des commerces divers (maroquinerie, primeur, buraliste) et approvisionnée par les grossistes. Les bottes de fleurs sont vendues par mélanges mixtes dans des harmonies de couleurs.
Bien entendu, il existe également des fleuristes de quartier mais qui ne sont pas uniquement positionnés sur la vente aux particuliers mais aussi sur l’événementiel et le contact (fleurissement de privés).
Les approvisionnements de végétaux.
Il faut savoir qu’il faut 80 h à un camion pour traverser le Canada, que l’est du Canada est plus proche de l’Irlande que du coeur du pays, ces considérations remettent en perspective les approvisionnements. En moyenne, un producteur livre dans un rayon de 4 h autour de son site, ce qui justifie que les jardineries aient leurs propres productions et que ces productions servent aussi leurs concurrents.
Les productions d’aromatiques s’effectuent en hydroponie, les plantes d’intérieur en hors sols, tous deux en local, ce qui implique des prix de vente plus importants qu’en France (par exemple un zamioculcas en pot de 1L est vendu entre 50 et 70 euros – un ficus lyrata de 1m20 est vendu autour de 250-300 euros).
Pour les plantes d’extérieur, la production canadienne est très compétitive avec un système horticole très soutenu. Seules les plantes dites tropicales (palmiers, agrumes) proviennent de Californie.
La période de dormance de certaines espèces ligneuses est artificiellement prolongée dans d’immenses hangars (pour l’occasion décorés et où le congrès a été accueilli pour les moments de convivialité) jusqu’en mai pour coïncider avec le départ des ventes.
Au Canada, les maladies du buis ne sont pas vraiment présentes ce qui justifie encore des volumes conséquents sur cette espèce.
En définitive, le Canada est très bien pourvu avec une qualité de produits très haute. Tous les efforts se concentrent aujourd’hui pour l’avenir du commerce en jardinerie sur le service aux consommateurs et la personnalisation. Pour la jardinerie Bradford qui est une 9 000 m2, 40% du chiffre d’affaires est réalisé par la partie paysage adressée uniquement aux particuliers, une piste de développement qui semble de plus en plus prometteuse pour les gardens centers canadiens
Programme de la journée 4 :
- Humber nursery, Toronto, la plus grande pépinière/jardinerie de l Ontario avec 10 ha
- Jardinerie Pathways to perennials, expert des vivaces souvent présent dans les medias canadiens
- Bradford greenhouse garden gallery, jardinerie de 9 000 m2 entièrement couverte, élue meilleure jardinerie du canada en 2016
Pour en savoir plus sur le programme cliquez ici
A suivre les reportages de Manuel chaque jour sur JAF-info ….
[Photo] Manuel Rucar – Congres International des Jardineries – Toronto 2017