Pascal MUTEL

Entretien avec Pascal MUTEL, fleuriste à Paris, Président de l’Union Nationale des Fleuristes : Demandez-vous aux fleuristes français de choisir entre l’UNF et la FFAF ?

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Paris le 22 mars, dans quelques heures la 8ème édition du salon FlorEvent va ouvrir ses portes à l’Espace Champerret à Paris. Organisé par Anne-Marie Frapard, ce salon des Professionnels de la fleur, du végétal et de la décoration est le grand rendez-vous de l’année.  Les fleuristes et passionnés de la fleuristerie et de la décoration pourront découvrir les exposants et assister aux différentes animations.  Le salon FlorEvent est aussi un moment de rencontres et d’échanges. 

Pour célébrer cet évènement, Pascal MUTEL, fleuriste à Paris, Président de l’Union Nationale des Fleuristes (UNF) et de l’Ecole Nationale des Fleuristes a accepté de répondre à JAF-info aux questions d’actualités qui impactent le monde fleuriste.

Pascal Mutel, pouvez-vous vous présenter et quel est votre parcours ?

Je suis né à Clermont-Ferrand et j’ai grandi dans une ferme où nous élevions des moutons, 350 mères brebis pour être exact. Le bourg de 170 habitants était à 2 km et la (petite) ville la plus proche à 35. Alors, je crois qu’on peut dire que la campagne, la nature, l’agriculture, avec toutes ses difficultés et ses espoirs, je suis né dedans.

D’ailleurs je ne l’ai quitté qu’à 18 ans lorsque je me suis engagé pour trois ans, au premier régiment de hussards parachutistes (1er RHP), avec lequel je suis parti en Afrique et dans les Outre-Mer.

A mon retour, je décrochais un job à Rungis, et j’ai travaillé sous la direction de Gérard François l’un de mes Mentor professionnels. Avec lui je vais apprendre la production, la logistique et la commercialisation des fleurs.

La fleur est la grande passion de ma vie !

Je décide de passer de l’autre côté. J’entame une formation à la Piverdière, sous l’égide de Philippe Lamy, un homme qui avait la fleur, la transmission et le sens du collectif chevillé au corps. Il fait partie de ces belles rencontres professionnelles que l’on peut faire dans une vie et qui change une trajectoire. Dès la première semaine à ses côtés, je sais que la fleur sera la grande passion de ma vie .

Je crée quelques mois plus tard à Montmartre ma première boutique qui marquera mon entrée chez les fleuristes. Aujourd’hui, je travaille toujours avec ma sœur mais nous sommes installés dans le 17eme arrondissement de Paris car l’activité s’est développée, j’apprécie particulièrement de transmettre et de faire transmettre nos savoir-faire et savoir-être aux jeunes générations qui passent depuis bientôt trente ans par la boutique. L’équipe s’est étoffée au fil des ans, certains membres sont là depuis les débuts, et c’est aussi grâce à eux que je peux dégager du temps pour m’occuper de cette transformation vitale de la filière à travers l’UNF et de l’Ecole Nationale des Fleuristes que je préside.

Quelle est votre motivation personnelle pour défendre la cause Fleuriste avec tant de générosité ?

Mes grands-parents et mes parents, hommes et femmes ont toujours été très investis dans le collectif. Je suis très fier des engagements qu’ils ont porté tout au long de leurs vies,

Ils m’ont donné le goût de l’effort, de vraies valeurs, notamment celle d’être attentif aux autres.

L’isolement de cette vie à la campagne n’a pas toujours été facile à vivre, et c’est vrai j’ai trouvé dans le métier de Fleuriste un tel épanouissement, que je souhaite le transmettre.

J’ai trouvé dans le métier de Fleuriste un tel épanouissement, que je souhaite le transmettre.

Quelle a été votre motivation personnelle pour créer l’UNF ?

J’étais administrateur et Vice-président de la Chambre Syndicale des Fleuristes d’Île-de-France et il y a cinq ans j’en suis devenu président. Tout de suite, j’ai demandé à Jean-Pierre Bayard, qui l’avait longtemps dirigée et transformée, de siéger à mes côtés.

J’ai beaucoup appris avec lui, notamment la portée d’un engagement syndical sincère et les valeurs que nous devions défendre.

Après le Covid, il devenait évident que nous devions porter nos engagements et nos missions auprès du plus grand nombre.

Après le Covid, et les nombreuses réunions que nous avons menées avec les cabinets ministériels pour les sensibiliser aux problématiques spécifiques des fleuristes en cette période, il devenait évident que nous devions porter nos engagements et nos missions auprès du plus grand nombre.

L’Île-de-France est une France en plus petite : Elle a ses grandes métropoles, ses Banlieues , des villes moyennes, et une vraie ruralité. 58 % du territoire francilien est Agricole.

Pouvez-vous présenter L’UNF, sa vocation, sa gouvernance, ses talents, ses valeurs ?

L’UNF est une organisation patronale, à missions. Nous travaillons sur trois piliers simples.

Car être fleuriste c’est :

            • Acheter des fleurs
            • Les travailler
            • Les vendre.

Aujourd’hui, nous sommes entrés dans un temps de grandes mutations : explosion des coûts, de l’énergie, inflation record, modification des modes de consommation, transition écologique et sociale et défiance dans le travail, digitalisation….

Et c’est en réfléchissant ensemble et avec d’autres secteurs que nous pourrons nous adapter et donc nous transformer.

En ce qui concerne la gouvernance de L’UNF, je préside un conseil d’administration composé de Fleuristes tous en activité, et qui représente toute la diversité de notre métier.

Notre diversité fait notre richesse et notre force.

Nous avons conscience du monde qui bouge autour de nous, nous sommes connectés au réel.

Des femmes, des hommes, des plus vieux, des plus jeunes, des fleuristes de tous types : kiosques à fleurs, Fleuristes en centre commercial, Meilleurs ouvriers de France, Fleuristes depuis plusieurs générations, NéoFleuristes, libre-service, petites structures, grosses affaires…

Et c’est cette diversité et l’écoute attentive de leurs éclairages qui font notre richesse et notre force. Car chacun apporte une expertise lucide, un prisme différent car liés à des problématiques variées. Et surtout, nous sommes tous en activité, donc, nous avons conscience du monde qui bouge autour de nous, nous sommes connectés au réel.

Nos valeurs, c’est l’intérêt général, et nous travaillons tous ensemble pour une passion commune, dans une même direction.

Quelles sont les relations entre l’UNF et l’Ecole Nationale des Fleuristes ?

L’école est une émanation de l’UNF, elle a été fondée en 1957. C’est la seule École en France administrée par des Fleuristes et à ne faire que de la Fleur.

C’est un véritable laboratoire de recherches et d’idées pour l’UNF : avec 450 élèves et 150 adultes en reconversion formés chaque année, nous pouvons étudier, analyser et anticiper les changements de fond qui s’opèrent dans notre métier.

L’Ecole Nationale des Fleuristes est un véritable laboratoire de recherches et d’idées pour l’UNF.

Nous pouvons étudier, analyser et anticiper les changements de fond qui s’opèrent dans notre métier.

Le profil des jeunes, et leurs motivations, ont complètement changé ces dernières années. On ne peut plus travailler de la même façon avec eux qu’il y a trente ans, même dix ans.

Transmettre les valeurs de notre métier, aux apprenant de l’École tout en comprenant les nouveaux enjeux, voilà la vraie complémentarité entre l’École et l’UNF. Les deux sont une force l’une pour l’autre .

Dans le nom d’UNF, il y a le mot national, qu’est-ce qui vous différencie avec la FFAF qui est aussi au niveau national ?

L’Union Nationale des Fleuristes, tout comme la Fédération ou le SNFI, (le Syndicat National des Fleuristes Indépendants) est un syndicat professionnel, C’est le SNFI d’ailleurs qui représente, pour l’instant, le Collège National au sein de la Fédération.

Nous sommes donc plusieurs syndicats nationaux en France. Ce n’est pas nouveau, et c’est le cas d’ailleurs dans presque tous les métiers, qu’ils soient de « services » ou « de bouche ».

Quelles sont vos relations avec la FFAF ?

Honnêtement, je ne sais plus trop.

Nous avons noté, ces dernières semaines, beaucoup de nervosité puis d’agressivité envers l’UNF, de la part de la FFAF à travers ses chambres syndicales.

Alors, nous avons pris du recul par rapport à cela, et comme nous l’avons écrit au Conseil d’Administration de la Fédération, nous déciderons à la fin du premier semestre ce que nous ferons.

Les propos haineux, diffamatoires envers l’UNF, qui ont été tenus ces derniers temps, sans que la Fédération ne siffle la fin de la récré, ne témoignent pas de beaucoup de bienveillance à notre égard.

Avec la FFAF, nous déciderons à la fin du premier semestre ce que nous ferons.

Pour vous, quelles seraient les relations idéales entre la FFAF et l’UNF ?

Dès la transformation de la Chambre syndicale en UNF (seul le nom change, nous avons toujours porté ces missions), nous avons voulu nous inscrire dans un partenariat avec la Fédération. Des communiqués communs expliquant la répartition des missions ont été validés et publiés. Les compte-rendus des Bureaux Fédéraux en font foi. D’ailleurs, vous-même les avez relayés dans JAF-Info.

Après l’annonce officielle de l’arrêt des clubs Interflora, qui portaient les 3/4 des adhérents auprès de la Fédération, j’ai proposé à la Fédération, de mutualiser nos moyens pour avoir le maximum d’adhérents : Faire une campagne commune avec chacun son périmètre précis et ses missions, et 100 % des adhérents devenaient adhérents de l’une et de l’autre des deux entités. La Fédération a refusé.

Souhaitez-vous prendre la place de la fédération ?

Non, la Fédération a ses missions qui lui sont propres, et même si nous avons des désaccords importants, comme le choix de la Branche, nous avons un grand respect pour l’institution.

Suite à ce refus de mener campagne commune, nous portons donc nos missions et nos enjeux dans l’intérêt général.

Et je rappelle que nous avons encore porté en 2022, l’intégralité de nos adhérents à la Fédération. Je ne crois pas que ce soit le cas de tout le monde.

L’UNF est à Paris, pensez-vous travailler pour tous les Fleuristes de France et demandez-vous aux Fleuristes de choisir entre l’UNF et la FFAF ?

Le siège de l’UNF est à Paris, tout comme le siège de la Fédération, nous n’avons ni l’un ni l’autre à nous en excuser. Les centres de décisions s’y trouvent.

Aujourd’hui nous avons des adhérents dans toutes les régions de France et également dans les outre-mer.

Je ne crois pas que nous ayons à recevoir de leçons de qui que ce soit sur la compréhension des enjeux nationaux.

Et, non, nous ne demandons jamais de choisir l’une ou l’autre. Ce qui, si vous regardez les publications, n’est pas le cas de nombre de soutiens de la Fédération, qui il y a quelques semaines encore la maltraitaient.

Je défends mes engagements avec conviction mais je déteste faire la leçon aux autres et leur dire, comme si ils étaient idiots, ce qu’ils doivent faire ou pas.

Les fleuristes, pour moi, sont des chefs d’entreprise responsables, et ils décident librement d’adhérer à l’une ou l’autre, et même mieux, aux deux s’ils le peuvent.

Les fleuristes, pour moi, sont des chefs d’entreprise responsables, et ils décident librement d’adhérer à l’une ou l’autre, et même mieux, aux deux s’ils le peuvent.

Une conclusion ?

Vous nous avez proposés d’organiser un débat avec Farell Legendre, le Président de la Fédération, et qu’il soit retransmis en direct sur YouTube, afin que nous puissions expliquer nos différences, nos désaccords mais aussi nos points communs.

Et dès votre proposition, je vous ai répondu que je serai ravi d’y participer.

Merci Pascal Mutel … A suivre !

Luc NAROLLES - Surligneur de Talents !

Luc NAROLLES - Surligneur de Talents !

Surligneur de Talents ! Journaliste - Presse - Animateur de Communauté en ligne Fondateur des Editions Média-Talents et du site de Presse en ligne JAF-info | Jardinerie Animalerie Fleuriste - L'info pour les pros ! - 1er média gratuit en ligne des Distributeurs de la Nature ! - Veille, Informations et Communauté en ligne pour les professionnels ! Depuis 1989 au cœur de la filière ! Ancien dirigeant d'une boutique Fleuriste et d'une Jardinerie-Animalerie. - Président du Jury Fiacre d'Or | Meilleure Entreprise Fleuriste Française (2017-2019) - Indépendance et confiance : - Aucun actionnariat ou intérêt dans une société. - Activités politiques locales - + de 20.000 kms parcourus annuellement en train
Origine : Reportage – Interview (Original)
Signature : Luc NAROLLES – Journaliste – Surligneur de Talents ! – Paris
Crédit photo : Luc NAROLLES – Journaliste – Surligneur de Talents ! – Paris
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