Les fleuristes ont sauvé la Toussaint. Mais ensuite, ils doivent fermer. Ils demandent que la vente soit autorisée sur le trottoir. Franck Poncet est le président d’Emova group, premier réseau de fleuristes franchisés, 300 boutiques en France. Entretien.
Ce nouveau confinement, ça signifie quoi pour votre profession ?
On recense entre 13000 et 14 000 fleuristes en France. Plus de 2000 ont disparu lors du premier confinement et 40 millions d’euros de fleurs ont été détruits (1). Cette fois, nous avons obtenu de rester ouverts pour le week-end de la Toussaint. Mais si nous devons fermer jusqu’au 1er décembre, c’est une catastrophe pour nous mais aussi pour tous nos fournisseurs, en France et en Europe. Les ventes de sapins de Noël se font dès la dernière semaine de novembre. C’est 20 % du chiffre d’affaires de décembre pour un fleuriste, voire 35 % pour certains.
Que demandez-vous au gouvernement ?
Que nous soyons reconnus comme un commerce de première nécessité. Un fleuriste est présent à tous les moments de la vie, qu’ils soient joyeux ou malheureux. Nous comprenons la nécessité de combattre le virus, mais nous avons été capables d’appliquer les mesures drastiques dans nos boutiques. C’est sûrement plus facile que dans les grandes surfaces où les clients peuvent se servir. Nous demandons à pouvoir rouvrir, au mieux dans deux semaines et dès à présent sur les trottoirs, devant nos pas-de-porte.
Pourtant rien ne vous empêche de vendre à distance, en drive ?
En effet, il est toujours possible de prendre commande par téléphone ou sur un site et ensuite se faire livrer ou retirer sa commande au magasin. Mais tous les fleuristes ne sont pas organisés pour cela. Et puis, nous faisons un métier de proximité et de conseil. C’est pourquoi nous demandons la possibilité de vendre physiquement sur nos trottoirs, comme cela se fait sur les marchés. C’est une mesure simple à appliquer.
(1) Et 1 080 emplois ont été supprimés chez les fleuristes selon une enquête réalisée par Val’hor, l’interprofession du végétal.
Née en 1965, avec la création d’un premier magasin près du parc Monceau à Paris, Emova group est le 1er réseau de vente de fleurs au détail (8 à 10 % du marché des fleuristes) avec 120 millions d’euros de chiffre d’affaires pour quatre enseignes et plus de 30O magasins en France : Monceau Fleurs, Happy, Au Nom de la Rose, Cœur de Fleurs, et une marque exclusivement digitale, Bloom’s.