La palette des animaux de compagnie s’élargit : furets, lézards, serpents… À tous les prix et pour tous les goûts.
Un couple de trentenaires sans enfant : c’est le portrait-type de l’amateur de furets. Ce petit carnassier ne cesse d’être invité dans les foyers. Sa population, évaluée à 70 000 en 1997 en France, a passé le cap des 500 000 en 2003 et serait actuellement proche des 3 millions. « Bien socialisé, c’est un animal très joueur, intelligent, très sympa », résume Alexandre Lobo, vétérinaire à Cestas.
Le choix de l’animal de compagnie reflète une époque. Ses modes aussi. Le film « Ratatouille » a provoqué un engouement, vite passé, pour les rats. Reste une tendance de fond : à côté des fidèles chiens et chats, le marché des nouveaux animaux de compagnie (NAC) ne cesse de se développer.
Des vendeurs par espèces
Les deux tiers des animaux de compagnie seraient des NAC. Un terme très large qui englobe aussi bien les hamsters, les poissons, les perroquets, les tortues, les boas… « On nous demande de tout, surtout en poissons, oiseaux et reptiles », dit Julien Laguarda, directeur d’Animalis de Bordeaux-Lac. À l’entrée du magasin figure la liste des animaux autorisés à la vente. « Le métier a évolué, on a dû se spécialiser », ajoute Julien Laguarda. La France dispose d’une des législations les plus strictes.
Cette animalerie emploie 14 personnes titulaires d’un bac pro animalerie (une formation existe à Marmande) ou disposant d’une solide expérience dans telle ou telle espèce. Martine Blancan par exemple, qui codirige le magasin, est éleveuse de chats. Jean-Michel, un des plus anciens employés, est amateur et éleveur de volatiles. Une ancienne éleveuse de perroquets officie dans ce rayon.
L’acheteur d’un NAC signe un contrat par lequel il s’engage sur des conditions de détention. « On ne peut pas vendre un boa n’importe comment », précise Julien Laguarda. Il est indispensable de prodiguer les conseils d’élevage, de soins.
Des cliniques spécialisées
« Nous suivons des formations qui nous permettent de nous maintenir à niveau », dit Alexandre Lobo. Mais des NAC peu courants relèvent d’une « médecine à part ». Face à certaines pathologies, le vétérinaire envoie les clients et leur patient vers des cliniques spécialisées comme il en existe à Toulouse et à Nantes.
Les professionnels sensibilisent aussi les acheteurs à l’engagement que constitue l’achat d’un animal. Mieux vaut éviter de le délaisser ou de s’en débarrasser dans la nature. Dans le Gers, l’association Hope NAC est spécialisée dans le recueil et le placement de ce type d’animaux.
Vécue comme un élargissement du cercle familial, l’arrivée d’un animal, chien, chat ou NAC, est sensée apporter « une amélioration de la qualité de vie de son propriétaire », analyse Patricia Farjou dans sa thèse à l’École nationale vétérinaire de Toulouse.
Des poules éco-citoyennes
Les professionnels ont dressé un portrait-type des couples propriétaire-animal : les personnes de moins de 30 ans feront le choix d’un furet, d’un lézard voire d’un serpent (moins de 200 euros pour un boa, 250 euros pour un python) et ne devront pas oublier d’acheter la ration alimentaire de grillons vivants ou de souris blanches. Par manque de place, les couples avec jeunes enfants, à défaut d’un chien ou d’un chat, choisiront un hamster, un lapin ou un petit rongeur (quelques dizaines d’euros).
Au delà de 40 ans, le perroquet apprivoisé (certains coûtent plus de 1 500 euros) devient le compagnon idéal. De même que l’incontournable tortue, les canaris ou les perruches. Enfin, signe de motivation éco-citoyenne, les volailles reviennent à la mode. Pour qui dispose d’un petit jardin, et moyennant 25 à 30 euros, une poule Sussex, une poule Marans ou une poule Padoue se chargera d’avaler les déchets de cuisine. Ceci en déployant son beau plumage.