Pascaline Floran a pris la suite de son père, Guy, qui avait lui-même repris la boutique à la suite de son père, en 1976. Une grande histoire de famille qui marque la rue du Commerce.
Guy Floran a commencé à travailler à « la Maison de la Presse » en 1962 avec son père et son grand-père : « Ca marchait vraiment bien à l’époque. Nous étions les plus gros dépositaires de journaux du coin. On gérait Riom mais aussi Mozac, Ménétrol, Châtel-Guyon, Volvic. C’était une bonne organisation ».
« Ça prend aux tripes, ça fait partie de vous ! »
Guy Floran est fier de voir que son magasin est une histoire familiale : « ça fait plaisir de voir son enfant prendre la suite de son travail. J’ai travaillé ici de 1962 à 2007. Quand on a passé toute une vie au même endroit, c’est difficile de le lâcher. Ma fille est la personne parfaite pour prendre ma suite ».
Ce qui lui manque le plus ? « Mes débuts. Il y avait un véritable outil de travail, très performant. C’était bien sûr fatigant de livrer partout dans l’arrondissement de Riom. Mais c’était passionnant. Nous ne faisons plus les journaux aujourd’hui. Je trouve ça un peu dommage, mais dans le commerce il faut savoir évoluer. »
La famille Floran a racheté le café du Commerce pour ouvrir la Maison de la Presse : « Mon père tenait la Maison du Stylo, la création de La Maison de La Presse en 1952 a été un déclic. Il s’est donc lancé dans l’aventure »
Les secrets de la longévité ? « Je pense qu’il n’y en a pas vraiment. Il faut aimer le travail que l’on fait. Et puis nous, c’est un peu différent, c’est une histoire de famille. Tous les commerçants qui sont dans notre situation sont pareils. Ca vous prend aux tripes, ça fait partie de vous. C’est aussi pour cela que ma fille me succède. Ce magasin, c’était déjà le sien à sa naissance. On passe plus de temps dans notre boutique qu’à la maison. Forcément l’attachement n’est pas le même. »
Et l’avenir ? « C’est vrai que c’est de plus en plus difficile ces derniers temps. La fréquentation en centre-ville n’est plus la même qu’il y a dix ans. Les commerces comme le nôtre ont besoin du passage pour vivre. Il faut évoluer de jour en jour pour proposer aux gens ce qu’ils cherchent. C’est par exemple ce que nous avons fait avec la mise en place de la carterie ou encore les jeux de la Française des Jeux. »
Pratique. La Maison Floran : 25 rue du Commerce. Ouvert du mardi au samedi de 9 heures à 19 heures. Luisa Dupray, fleuriste : 43 rue du Commerce. Ouvert tous les jours de 10 heures à 20 heures.
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Luisa Dupray a pris la suite de sa mère dans la boutique de fleurs en 2000. Mais elle y travaille depuis 1983. Autant dire que des bouquets, elle en connaît un rayon.
« Ma mère a racheté la boutique en 1980. Ce n’est pas du tout ma formation à la base mais je venais parfois l’aider les week-ends. Puis avec sa maladie, il a fallu prendre une décision. J’ai donc décidé de m’investir à temps plein dans la boutique. »
La philosophie de Luisa Dupray est de toujours faire les choses de la meilleure des façons : « J’ai fait une formation fleuriste à la Piverdière, à Bouchemaine, dans le Maine-et-Loire. J’y ai tout appris. Je fais des formations régulièrement pour me tenir informer des nouveautés et des tendances. C’est important car les goûts des gens changent. Par exemple les mariages étaient plus pudiques il y a quelques années. Beaucoup de fleurs se vendaient bien auparavant et elles ont été remplacées par d’autres. »
Lorsqu’on lui demande ce qui a fait sa longévité, sa réponse fuse : « Parce que je ne fais pas du low-cost ! Ils sont en train de tuer la profession. Ils tuent aussi la vision qu’ont les gens des fleurs en leur proposant de la mauvaise qualité à bas prix. Moi je ne vends que de la qualité comme des roses qui viennent d’Équateur, les Rosaprima. Elles sont cultivées et récoltés dans les meilleures conditions et ça se sent dans la qualité de la fleur. Elles ne fanent pas en deux jours ! »
Luisa Dupray n’est pas confiante en l’avenir du commerce riomois : « Je prends ma retraite au mois de septembre. Je ne cherche même pas à vendre. C’est trop compliqué ici. »