La machine ne passe pas inaperçue à Toucy. Installé il y a dix jours, un distributeur de fleurs en continu est une première dans l’Yonne, selon sa gérante.
« Oh pas mal ! » Trois hommes s’arrêtent et sourient devant le nouveau bébé de Folies Fleurs, boulevard Pierre-Larousse, à Toucy. Le long d’une route d’Auxerre prisée. Sur trois niveaux, un distributeur climatisé de fleurs propose un maximum de 18 compositions et plantes coupées. Ces « produits frais », grimpant jusqu’à une trentaine d’euros, sont renouvelés tous les trois jours.
« Il y a déjà des trous dans la machine », se félicite Alexandra Legay, la gérante de Folies Fleurs. Elle considère son installation, comme « un service supplémentaire ». « Les femmes sont ravies. Les hommes, je n’en sais rien ! Ils n’auront plus l’excuse de dire que c’est fermé. Je suis leur bête noire (rire) ! » Plus sérieusement, la fleuriste – qui s’approvisionne à Charbuy, Rungis et même en Allemagne – refuse de communiquer le montant de son investissement. À terme et en fonction de la rentabilité du distributeur, la gérante compte créer un emploi.
Au milieu des jacinthes, des amararyllis et des centres de table en vue de Noël, Virginie récupère une livraison en boutique.
Ce nouvel outil, opérationnel 24 h/24 et 7 jours sur 7, elle le juge « pratique en cas de fermeture et les tarifs ne sont pas excessifs ». Aline vient retirer un colis, avec un avis tranché. « Je ne suis pas pour que les commerces se barrent ! Je préfère le contact », dit-elle avant de se raviser, vite rassurée par les explications de la vendeuse.
Seul concurrent à Toucy, Amarante Fleurs profite, place de la République, « d’un axe et d’une clientèle » distincts de Folies Fleurs. « Je ne trouve pas l’idée mauvaise. Personnellement, j’aurais vu ce distributeur ailleurs que devant mon magasin. Pourquoi pas près de la mairie ? », explique le fleuriste.
L’enseigne avait réalisé voilà « 4-5 ans » une étude de marché pour un automate, sans toutefois concrétiser le projet. « On en trouve dans les hôpitaux depuis 15 ans », ajoute le responsable, ouvert lui aussi 6 jours sur 7.
Réaction
Chambre syndicale.« Toutes les idées sont bonnes à prendre », confie Laurent Hamelin, président de la chambre syndicale des fleuristes de Bourgogne Franche-Comté. L’artisan d’Auxerre parle de « cas isolés » et non de « concept démocratisé ».