Le fertilisant 100 % naturel se répand depuis Bourré. Mis au point par un paysan aveyronnais, c’est en Loir-et-Cher que ce procédé est fabriqué depuis 6 ans. Avec un développement vers les particuliers.
Reportages dans les journaux télévisés, articles, buzz grandissant sur les réseaux sociaux : le procédé Marcel Mézy, un fertilisant 100 % naturel remplaçant les engrais chimiques (lire par ailleurs), a le vent en poupe.
Partout, on apprend que ce procédé a été inventé par un paysan de l’Aveyron, qui en protège jalousement la composition. Nulle part, il n’est mentionné qu’une partie de la production de ce fertilisant est réalisée en Loir-et-Cher, et plus précisément à Bourré, dans les bâtiments de la société Futuragri.
Et pour cause : « Nous sommes une filiale de la société aveyronnaise Sobac (*),explique Anthony Guillot, le responsable du site de Bourré, et nous travaillons exclusivement pour elle, mais nous ne commercialisons pas en direct, personne n’a de raison de nous connaître. » A l’exception tout de même de quelques agriculteurs et viticulteurs du coin, d’ailleurs invités récemment à une démonstration sur le terrain (lire par ailleurs).
Pourtant, en pleine saison, pas moins de 40 camions par semaine partent de Bourré, pour livrer dans la France entière et même un peu au-delà, les bigs bags de fertilisant en granulés. « Nous en sommes aujourd’hui à une production annuelle d’environ 30.000 tonnes, avec une forte progression ces deux dernières années, de 15 à 20 %. »
Soit le double de la production réalisée en 2007, première année de fonctionnement de Futuragri, installée depuis 2005 sur le site d’une ancienne coopérative de champignons fermée depuis une dizaine d’années. « La Sobac cherchait un lieu central pour développer son activité, et son sous-traitant en Aveyron ne pouvait pas, de toute façon, fabriquer les volumes demandés. »
Marché de niche – « Il se vend 8 millions de tonnes d’engrais par an en France ! » –, le fertilisant de Marcel Mézy séduit de plus en plus de professionnels, mais pas seulement.
Le produit, vendu en jardineries pour les particuliers, rencontre également un succès grandissant. Au point de susciter à Bourré un nouvel investissement, de taille : près de 600.000 € pour deux nouveaux hangars, en voie d’achèvement, dont l’un sera plus spécifiquement dédié au conditionnement du fertilisant en sacs de 3, 10 et 25 kg, et un nouvel emploi créé à la clef, portant le nombre de salariés à huit.
Entre produit naturel, investissement local et créations d’emplois, Futuragri à Bourré semble bien mettre en œuvre un véritable développement durable. Qui s’en plaindra ?