Pour ne pas avoir respecté les conditions légales d’exercice de son métier, un éleveur d’oiseaux installé dans l’Orne, est tombé dans les mailles de la justice. Plutôt que de lui voler dans les plumes tout de suite, elle lui a accordé un délai pour qu’il déniche un repreneur pour ses escadrilles de perroquets et autres perruches.
Pour éviter d’y laisser trop de plumes, un éleveur d’oiseaux de 43 ans a jusqu’au 5 décembre prochain pour réussir à caser les 300 derniers volatiles de son élevage installé dans un coin du Perche ornais ravitaillé par les corbeaux. S’il y parvient, la justice pourrait bien décider de l’exempter de peine ou de ne lui infliger qu’une légère condamnation.
En attendant cette date, s’il ne parvient pas à dégoter un zoo ou la volière d’un particulier suffisamment grande pour accueillir ses perruches et perroquets, il pourrait bien écoper d’une amende que le procureur Coudert a voulu fixer à hauteur de 10 000 €, dont 5 000 € avec sursis.
Poursuivi, ce jeudi à l’audience correctionnelle d’Alençon (Orne), Franck a été jugé pour ne pas avoir respecté un certain nombre de conditions techniques d’exercices de son métier ; des infractions pour lesquelles il avait déjà pris un plomb dans l’aile en 2013.
À la barre du tribunal, ce passionné de volatiles qui a travaillé pendant vingt-trois ans en animalerie avant de voler de ses propres ailes, s’est défendu bec et ongles. Car dans cette histoire, il a eu un peu l’impression de passer pour un pigeon.
Comment, en effet, la justice pouvait-elle, d’un côté, lui reprocher de ne pas disposer du certificat de capacité prouvant ses compétences d’éleveur, et de l’autre, une fois l’enquête bouclée, lui avoir pourtant laissé en garde ces centaines de pensionnaires que la procédure judiciaire avait pourtant saisies ? Et ce depuis avril 2017.
Justement, s’est défendu le procureur qui a expliqué que ce n’était pas aux contribuables et au trésor public de se faire plumer en prenant en charge les 15 000 € annuels nécessaires à l’entretien de tous ces piafs.
Furieux, également, qu’on l’ait pris pour un nuisible qui s’engraissait via un trafic international d’espèces protégées, et dégoûté d’avoir vu débouler chez lui, le jour de l’anniversaire de sa fille, les chiens renifleurs de billets de la gendarmerie, Franck a, depuis, renoncé à sa passion.
Désormais, avec le développement des poulaillers à domicile qui sont devenus très tendance, il s’est reconverti uniquement dans la volaille. Les règles d’élevage y sont moins draconiennes. Et puis, on le sait bien. En cas de pépin, la justice est toujours plus tendre avec les poulets.