guide des Consommateurs jardin Post-Covid
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Les crises sanitaires, les guerres, les sanctions… Ce n’est pas très bon pour le commerce, et encore moins pour les échanges… La mondialisation nous a permis de faire fabriquer ici ou là les produits dont nous avions besoin…. Pas chers… Mais si les livraisons n’arrivent plus alors… C’est le début des problèmes !

Mondialisation sanctionnée

On l’a connu par le passé, le pétrole n’est pas produit en France, et bien-sûr, lorsque les robinets sont coupés, nous attendons les bons vouloirs des uns et des autres pour réamorcer la pompe. En clair, nous sommes dépendants d’un pays producteur. Il en est de même pour le gaz, et la guerre en Ukraine nous permet de mettre le doigt sur les pénuries. Alors il y a le gaz, mais pas que… Beaucoup de produits transitent par l’Ukraine, et restent coincés là-bas. Par ailleurs, les sanctions contre la Russie nous privent de certaines matières premières. La mondialisation a du bon quand tout va bien, mais quand ça coince… Ca coince. Nous avions déjà connu cela pendant la Covid, il a fallu attendre le bon vouloir de nos amis Chinois pour retrouver un stock stable de masques ou de médicaments. Ces situations font quand même réfléchir, et provoquent des envies de relocalisation. Ah l’indépendance !!! C’est quand même plus cool que la dépendance. Et la dépendance, si c’est envers un ennemi, c’est encore plus compliqué.

Mais pour être indépendants, nous devons réimplanter des usines et subvenir nous-même à nos besoins. Ces savoir-faire que nous avons envoyé à l’autre bout du monde par soucis d’économie, nous essayons tant bien que mal de les faire revenir à la maison. Dans l’esprit du consommateur, le local est devenu la clé de tous les problèmes… Ou presque !

Ceci-cela

Ceci pouvant expliquer cela, les consommateurs, bien au fait des actualités, commencent eux aussi à raisonner local !

Avec les différents confinements, nous avons pris ou continué nos habitudes d’achats locaux. Un récent sondage IFOP indique que le local est bien plus prisé que le bio. Plus de 60% se tournent plus facilement vers les produits indiqués « locaux », et seulement, si l’on peut dire, 36% privilégient le bio. C’est quasi le double. Autant dire que les commerces du bout de la rue ont la côte. Reste à savoir si les produits vendus sont aussi locaux…

Les petites boutiques du coin augmentent leur fréquentation en 3 ans de la façon suivante : + 6% pour le High Tech, + 8% pour le shopping et + 7% pour l’alimentaire.

Évidemment, nous continuons à acheter en ligne, parce que nous pouvons comparer et nous sommes toujours pressés. Mais la tendance n’est plus si nette. En rendant visite au commerçant du coin, nous avons l’impression de défendre notre ville, nos emplois et nos valeurs de proximités. Même si quelque fois, il faut payer un peu plus cher, nous sommes prêts à honorer cette « taxe » de proximité. Et puis, même si tout n’est pas parfait en boutique physique, au moins, on peut tripoter ou voir le produit, on peut aussi interpeller et retrouver le vendeur en face à face, ce qui n’est pas toujours le cas sur Internet !

Et le végétal alors ?

Lorsqu’on se balade dans une fête des plantes, à priori, les pépinières ou les producteurs annoncent fièrement leur origine, et on se dit que la plante a poussé dans le terroir du cru. Bon ! Sans doute. Alors, les clients, professionnels ou privés, se targuent d’acheter local chez le petit producteur du coin.

Dans les chiffres, ça nous donne quoi tout cela ? Valhor a fait le point sur le sujet… Il y avait, en 2019, près de 3000 producteurs en France, horticulteurs ou pépinières. Mais 40% seulement des végétaux d’intérieur ou d’extérieur sont cultivés en France. Cela veut dire que 60% de ce que nous plantons est loin d’être « local ».

En 10 ans, nous avons perdu la moitié de nos producteurs, et c’est souvent les plus petits qui trinquent… Les locaux !

En résumé, il est de plus en plus difficile de consommer du végétal local. D’autant plus si nos recherches sont bien spécifiques. Nous n’avons pas tous un collectionneur de bambous ou de plantes vivaces dans sa ville… Lorsque nous défendons le « végétal local », c’est plus précisément la main d’œuvre locale que nous valorisons.

La jardinerie de chez nous embauche en local pour vendre des plantes d’un peu partout. Mais bon, ne chipotons pas, ça reste une jardinerie locale… On se comprend !

Sémantique ou ambiguïté ?

En cherchant la petite bête, on connait le prix estimatif de revient d’une plante avant qu’elle n’arrive dans votre jardin.

  • Le jeune plant ou la graine, qui vient souvent de bien loin coute 12%.
  • Le terreau, lui non plus, n’est pas souvent local, c’est 12%.
  • Si l’on ajoute le pot à 6%, ça fait déjà 30% qui viennent d’ailleurs.
  • Le local, c’est la main d’œuvre et la gestion administrative du produit pour 40%.
  • Le transport est à 10%, et le reste, ce sont les investissements et la R & D.

Il s’agit bien-sûr d’une estimation qui permet de se situer.

En d’autres termes, le véritable « végétal local » est compliqué à trouver, à moins de faire votre terreau, vos boutures, votre pot et de livrer avec notre véhicule.

Que de sémantique… On joue sur les mots… Parce qu’une production, est toujours locale, puisqu’elle vient de quelque part…

Et puis, l’ambiguïté peut venir aussi du végétal. La mirabelle, sensée appartenir au terroir Lorrain, n’a fait son apparition en France qu’au 15ème siècle. Elle nous viendrait, à priori, du Caucase ou d’Arménie.

Finalement, ce n’est pas si simple la plante locale, et on peut saluer l’initiative de la marque « Végétal Local » !

Par contre, ce qui semble plus à notre portée, professionnels ou amateurs, c’est de défendre nos producteurs locaux, même si leurs boutures viennent du Danemark et leur terreau de la mer Baltique. Nous avons besoin d’eux, même s’ils sont de moins en moins nombreux…

Roland Motte… Jardinier !

Ce contenu a été réalisé en partenariat avec le Guide des Consommateurs Jardin. La rédaction de JAF-info n’a pas participé à la réalisation de ce contenu. Publication à durée limitée.

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