Test grandeur réelle hier à la Jardinerie tarnaise lorsque les policiers chapardaient des articles et payaient avec des chèques volés. L’occasion de tester les dispositifs de sécurité et la réactivité du personnel.
Deux Albigeoises lambda que nous prénommerons Alice et Justine pénètrent hier vers 14 h 15 dans la Jardinerie tarnaise. Cinq minutes plus tard deux copains, David et Simon, entrent dans le magasin pour acheter un barbecue. La négociation est âpre, on compare des modèles, on s’attarde sur des détails. Alice et Justine arrivent à la caisse. L’alarme retentit. Justine vide son sac : téléphone, clefs, appareil photo. Pendant ce temps Alice se faufile vers la sortie. Elle est rappelée par une employée et invitée à vider son sac : une brosse à chien et un sécateur qu’elle comptait bien ne pas payer. Prise, elle refuse de payer la brosse et s’en va… avec le sécateur qu’elle n’a pas restitué. Coup à moitié réussi.
David et Simon on fait leur choix, une belle pièce à près de 1 000 €. Au moment de payer avec le chéquier d’une entreprise, la caissière demande le numéro d’enregistrement. Pas de numéro pas de barbecue. Le coup est raté.
«On a des codes en interne»
La scène s’est déroulée sous les regards discrets d’Yves Mathis, directeur de cabinet du préfet et de Frédéric Bécel, chef d’état-major à la sécurité publique départementale. Le débriefing de l’opération dans le bureau du patron Guy Bousquet : «On fait ce qu’on peut, soulignait ce dernier, on a des codes en interne au cas où, quand on remarque une personne au comportement bizarre on fait attention. Ce qui nous vaut souvent des insultes».
Portez-vous plainte en cas de vol ? interroge Yves Mathis ? – Non, cela veut dire perdre une heure. – D’où l’intérêt de la lettre-plainte au procureur de la République, car elle entraîne une instruction et permet d’effectuer une traçabilité». Frédéric Becel d’ajouter : «Le test est concluant et perfectible, le personnel a bien réagi car suspecter quelqu’un est gênant d’où le fait que le sécateur n’ait pas été découvert». L’opération de sécurité s’est ensuite poursuivie dans les commerces des Portes d’Albi, il s’agissait entre autres de tester la vigilance des vigiles.