Méconnue, cette petite société bourguignonne résiste à l’Américain Weber, avec qui elle partage la place de leader en France. L’entreprise y écoule près de 600 000 barbecues ou planchas par an.
Loin sont les années où le barbecue au charbon, fait de bric et de broc, faisait le bonheur des campeurs. Aujourd’hui, au charbon mais aussi au gaz ou électrique, il reste symbole de convivialité. Son fumet, à lui seul, évoque le soleil et les repas entre amis ou en famille. Plus de 80 % des personnes qui habitent dans un pavillon possèdent un barbecue, selon une étude de l’institut GFK.
En France, une entreprise résiste à Weber, le champion américain du barbecue : Somagic. Avec 30 millions d’euros de chiffre d’affaires, cette petite société bourguignonne, installée à la Génète, à 100 km au Nord de Lyon, est coleader sur le marché français de ces appareils de cuisson d’extérieur. « Notre marque est très connue chez les professionnels, explique Michèle Chevrot, la présidente de Somagic, mais reste méconnue du grand public. » Elle est pourtant distribuée partout, dans les jardineries, les magasins de bricolage ou encore dans les grandes surfaces.
Sur un million de pièces vendues chaque année en France, Somagic écoule, à elle seule, près de 600 000 barbecues et planchas sur le marché français et 250 000 à l’étranger.
Les 46 salariés fabriquent des produits de plus en plus sophistiqués. Avec évier intégré, plans de travail, rangements… La dernière tendance ? Les planchas. Depuis cinq ans, la société a diffusé ce mode de cuisson, du sud-ouest à l’origine, sur l’ensemble du territoire. Les planchas bénéficient d’ailleurs de la meilleure progression des ventes, passant de +15% en 2011 à + 20 % en 2012.
Créée il y a 32 ans, l’entreprise a préservé son savoir-faire, la gamme en fonte en tête. En 2000, Somagic ouvre une filiale en Chine. « Avec l’ouverture des frontières dans les années 90, la concurrence asiatique est devenue rude. Weber et Landmann, le géant allemand, ont déménagé leur usine pour faire des économies », poursuit la présidente. Les barbecues en fonte sont restés en France, les barbecues en acier, eux, sont délocalisés en Chine.
« On a embauché 120 personnes en Chine, mais on a gardé tous nos emplois en France », précise-t-on du côté de la direction. Et en Chine, les normes françaises de fabrication restent appliquées.
D’habitude, les bons mois s’étalent de mars à juin. Avec le printemps pluvieux, le soleil pas vraiment au rendez-vous, aucune envie de faire griller les saucisses. Michèle Chevrot souligne pourtant que « juillet a été un mois record en terme de bénéfice, mais cela ne rattrapera pas le printemps pourri. »
Coralie PIERRET.