Le gouvernement britannique veut règlementer davantage la vente de chiots et de chatons en Angleterre. Selon ce projet de loi, elle serait interdite aux structures qui ne font pas elles-mêmes de l’élevage, comme les animaleries.
Le département de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) du gouvernement britannique souhaite limiter les abus concernant la vente de chiots et de chatons. Pour cela, il a l’intention interdire en Angleterre la vente d’animaux de moins de 6 mois par des “tierces parties” c’est-à-dire les structures “qui sont agrées en tant que vendeurs animaliers mais ne sont pas des éleveurs”. Une consultation publique a été ouverte le 22 août 2018 et recueillera l’avis des Britanniques jusqu’au 19 septembre avant une présentation du projet de loi devant le Parlement.
Un moyen de lutter contre les fermes d’élevage qui fournissent les animaleries
Pour le moment, le Royaume-Uni autorise la vente de chiots et de chatons en animalerie ou directement chez l’éleveur. Il est difficile d’avoir des chiffres exacts mais entre 40.000 et 80.000 chiots seraient vendus chaque année par des magasins animaliers en Grande-Bretagne. Environ 74 animaleries le feraient, en toute légalité, dont 63 juste en Angleterre. Le gouvernement britannique dit craindre “que les ventes via un intermédiaire n’engendre des conditions de bien-être déplorables pour l’animal comparé à une vente directement chez l’éleveur”. En passant par un vendeur qui n’est pas l’éleveur qui a supervisé la saillie, le risque de “séparation précoce avec la mère”, “le placement dans un environnement nouveau et inconnu” et “la multiplication des trajets” que doivent subir les chiots et les chatons avant la vente sont autant d’évènements qui peuvent les perturber. Risque accru de contracter une maladie, manque de sociabilisation… énumère le gouvernement lorsqu’il aborde les problèmes que rencontrent ces animaux. Et il souhaite ainsi mettre fin aux fermes d’élevage, des structures qui font de la reproduction d’animaux domestiques de manière quasi-industrielle dans des conditions de bien-être déplorables pour les animaux et ce, afin de fournir les animaleries.
Caroline Kisko, la secrétaire du Kennel Club, l’une des associations de protection des animaux les plus importantes du Royaume-Uni, a salué le projet de loi du gouvernement. “Nous sommes enchantés par l’annonce de Michael Gove (ministre de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales, NDLR) qui déclare que le Defra a publié une consultation concernant une interdiction totale de la vente de chiots et de chatons par des intermédiaires ce qui un pas en avant essentiel dans la lutte contre les cruelles fermes d’élevage”, a t-elle déclaré. “Il n’est jamais normal de voir un tout jeune animal dans un environnement autre que celui où il est né et où il a été élevé, et avec sa mère”, poursuit Mme Kisko.
D’autres mesures en vigueur dès le 1er octobre 2018
Par ailleurs, le gouvernement britannique a déjà mis en place de nouvelles mesures pour le bien-être animal qui entreront en vigueur le 1er octobre 2018. Il sera notamment interdit de vendre un chien, un chat, un furet ou un lapin avant l’âge de 8 semaines. Et “les éleveurs agréés de chiens devront montrer les chiots aux côtés de leur mère avant que la vente ne soit conclue”, est-il ajouté dans un autre document.
Anne-Sophie Tassart – SCIENCESETAVENIR.FR
Québec : Condamnée, une animalerie songe à ne plus vendre d’animaux domestiques
Condamnée à verser 2500$ à un couple de Québec pour lui avoir fourni un chiot porteur d’une maladie héréditaire, l’animalerie Dyno songe maintenant à cesser la vente d’animaux de compagnie dans ses établissements.
«On y pense depuis un petit bout de temps», a lancé, mardi, le propriétaire de la chaine, Simon Rodrigue. Cette prise de position fait suite au reportage du «Journal de Québec» qui révélait mardi l’histoire de Caroline Fortin, Stéphane Lapierre et de leur chienne, Maggie, acquise en août 2016 à l’animalerie Dyno de l’arrondissement de Charlesbourg.
Dans les premiers jours suivant l’achat, le chiot a présenté des problèmes de santé qui ont perduré durant des mois. Le couple n’a découvert qu’en janvier 2017 que Maggie était atteinte de la maladie d’Addison, une condition nécessitant de la médication et un suivi à vie.
La famille s’est tournée vers les petites créances pour obtenir dédommagement. Le tribunal lui a donné raison, le 19 juillet dernier, estimant que la maladie de Maggie constituait un vice caché en vertu de la Loi de la protection du consommateur.
L’article a tôt fait de réagir. Sur les réseaux sociaux, plusieurs amoureux des animaux ont condamnés haut et fort les manières de faire des animaleries.
«On a mauvaise presse. Toutes les animaleries. Il y a des choses bien plus graves que ça […] On pense à faire autre chose», a réagi M. Rodrigue, visiblement amer face aux «perceptions du public» et au traitement médiatique qu’il dénonce.
Imprévisible
L’homme d’affaires répète que le cas de Maggie était «imprévisible». Il gardait le même discours, mardi, estimant que de «un à deux chiens sur 100 000» sont atteints de la maladie d’Addison. «C’est la première fois dans notre histoire depuis 30 ans qu’on a un cas comme ça. C’est sûr que c’est quelque chose qu’on ne pouvait pas voir», a-t-il assuré.
Ce n’est tout de même pas la première fois que Dyno se retrouve devant les tribunaux. Une recherche effectuée par le «Journal» a permis de répertorier une vingtaine de causes perdues par l’entreprise à la division des petites créances, depuis 2006.
Elle a ainsi été forcée de payer plus de 20 000 $ en compensation à des clients dont les animaux présentaient des symptômes de maladie ou sont décédés peu de temps après l’achat. Ce montant exclut les frais de cours et les intérêts.
M. Rodrigue ne se formalisait pas de la situation. «C’est normal, on a neuf magasins», a-t-il commenté. Sa décision concernant la vente d’animaux domestiques n’étant pas encore arrêtée, le propriétaire a fait savoir qu’il informerait «les gens en conséquence».
Kathryne Lamontagne – TVANOUVELLES.CA