Les députés ont voté un amendement censé interdire la vente de chiens et chats en animalerie, qui menace la survie de toute une filière, s’inquiètent les professionnels.
Les députés, qui poursuivent ce vendredi l’examen d’une proposition de loi contre la maltraitance animale portée par trois élus de la majorité, ont voté mercredi 27 janvier au soir un amendement interdisant la vente des chiens et chats en animalerie à partir de 2024.
La vente en ligne sera elle désormais réservée aux refuges et éleveurs.
Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie s’est cependant prononcé contre cet amendement, mettant en avant le travail des professionnels et les contrôles opérés. Etienne Bodin, délégué général de la fédération des Jardineries et animaleries de France, souligne auprès de « l’Obs » que la mesure, dont le périmètre dépasse les seuls chiens et chats, risque de mettre en péril tout un secteur professionnel.
L’interdiction de la vente des chiens et chats en animalerie, en vigueur au Royaume-Uni depuis l’an dernier, est une proposition de longue date des défenseurs des animaux. Ne va-t-elle pas dans le sens de l’histoire ?
La lutte contre toute forme de maltraitance animale fait partie de nos priorités.
Mais, sur ce sujet très passionnel, je note d’abord que cet amendement n’est pas encore entériné : il a été adopté à main levée contre l’avis du ministère, et doit encore être examiné par les sénateurs.
En outre, les trois rapporteurs de la proposition de loi contre la maltraitance animale font preuve de malhonnêteté en prétendant que cet amendement concerne uniquement les chiens et chats, alors qu’il cite l’article L214-7 du code rural qui, lui, englobe « les autres animaux de compagnie » − lapins, cochons d’inde, poissons rouges…
Les jardineries-animaleries risquent donc en réalité de se voir interdire la vente de la totalité de leurs animaux, ce qui représente 25 % de leur chiffre d’affaires. Des milliers d’emplois sont menacés, sans parler de l’impact sur l’activité des éleveurs et des vétérinaires.
Le but ultime est-il de faire fermer les animaleries ?
Les animaleries sont régulièrement accusées de favoriser l’achat impulsif, qui aggrave le fléau des abandons d’animaux de compagnie…
Ce n’est pas parce que les familles s’y promènent le dimanche avec leurs enfants que les animaleries sont responsables de la majorité des abandons.
Les animaux qui y sont vendus sont tracés, pucés : qui peut acheter sur un coup de tête un animal de race dont le coût dépasse 1 000 euros ?
Il est illusoire de croire que l’adoption en refuge ou auprès d’associations va tarir les abandons, comme il est illusoire de croire que tous les éleveurs vont se mettre du jour au lendemain à la vente d’animaux de race, avec les contraintes que cette activité comporte.
Les animaleries doivent respecter une taille réglementaire des installations, la présence d’aires de repos, des contrôles obligatoires réguliers : chaque année, ce sont 10 % des animaleries qui sont contrôlées par les services de l’Etat. Il y a aussi un parcours de l’animal rigoureusement fléché : les chiots arrivent à un âge de 8 à 10 semaines, les chatons de 12 semaines. Ils restent en moyenne trois semaines en animalerie, avec une semaine d’isolement obligatoire, et il n’y a quasiment aucun invendu.
Pourtant, l’approvisionnement des animaleries est souvent mis en cause, les associations évoquant des « usines à chiots et chatons »…
Il est sûr que des reportages sur des filières de chiens et chats d’Europe de l’Est, qui remontent à plusieurs années, ont pu donner une mauvaise image de la profession. Mais les chiots et chatons que l’on peut trouver chez nos adhérents proviennent à 100 % d’éleveurs français.
Aujourd’hui, les réseaux clandestins se sont reportés sur internet. En-dehors des sites reconnus, une nébuleuse incontrôlable s’est développée, qu’on risque de favoriser en serrant la vis aux animaleries.
Il y a d’abord les particuliers qui se partagent les bénéfices des portées surnuméraires : je note que si le ministère va signer une charte avec « Le Bon Coin », la proposition de loi ne prévoit rien pour les groupes Facebook de ventes d’animaux, qui se multiplient.
Parallèlement, le marché noir international a explosé. A force de tout interdire aux professionnels, on facilite la vie à ces filières illégales. Sans compter que rien n’empêchera les clients français de se rendre dans les animaleries des pays frontaliers. Dans un texte de loi qui ne contient rien sur la chasse à courre, l’élevage intensif ou la corrida, les jardineries-animaleries ont un peu l’impression de servir de boucs émissaires. Le vrai débat de la maltraitance n’est pas sur les animaleries, mais il est toujours plus facile d’attaquer ceux qui ont pignon sur rue.
Reproduction sur JAF-info avec l’accord exceptionnel de son auteur
Une réponse
je suis éleveuse de chien et un peu surpris de ce que vous écrivez.
Un chiot ne peut se vendre que a partir de la 10eme semaine car il est primo vacciné à la 8 -ème et qu’il faut attendre 2 semaines
entendu qu’il est primo vacciné il n’est pas totalement protégé car dernière vaccination intervient la 12 ème donc manipuler un chiot entre les deux est pas très responsable (d’où mon opposition ferme contre les salons du chiot ou tout le monde transmet les maladies)
quand il s’agit d’importer un chiot la vente ne peut avoir lieu que encore 2 semaines après la 2 eme vaccination ce qui est très peu respecté par les commerçants de chiot .
je vous laisse donc maitre de vos propos quand à l’exposition comme vous dites qui ne dépasse pas 3 semaines soit un tiers de la vie du chiot !!!
comment se passe la vente chez un éleveur généralement le choix d’une race est bien réfléchi pour ma part les ventes commencent a partir du moment ou la chienne est gestante et là le futur propriétaire va attendre 2 a 3 mois. Personnellement il m’arrive souvent de refuser un vente et je dit toujours a l’heureux propriétaire que quoi qu’il arrive je reprendrai son chien!
il est vrai que la majorité des chiens abandonnés ne sont pas de race