Alors qu’un iguane malade et dénutri a été retrouvé à Meslin, il y a une semaine , Katell Quistinic, soigneuse animalière au Terrarium de Kerdanet – qui a recueilli et soigne l’animal – met en garde ceux qui souhaiteraient acquérir un reptile contre tout achat irréfléchi.
Nouveaux animaux de compagnie. Propriétaires et… par Letelegramme
D’où proviennent les reptiles qui peuplent le terrarium de Kerdanet ?
Pour 50 %, ils sont issus des naissances obtenues chez nous et pour 20 % d’échanges avec d’autres parcs. Les 30 % restants proviennent de dons, d’abandons ou de saisies. Les abandons sont principalement le fait d’un manque d’information de l’acheteur sur les contraintes liées à l’entretien de ce type d’animal.
En tant que seul établissement capacitaire de l’ouest de la région, vous êtes souvent sollicités pour recueillir les reptiles abandonnés. Avez-vous remarqué une recrudescence de ces cas dernièrement ?
Non, le phénomène est relativement constant, mais récurrent. Par exemple, depuis le début de l’année, on a recueilli quinze reptiles issus d’une saisie dans une animalerie, trois tortues terrestres récupérées chez des particuliers et l’iguane trouvé la semaine dernière.
Est-il facile, pour un particulier, de se procurer un reptile ?
Oui, les animaleries, les bourses aux reptiles, les éleveurs capacitaires, qu’on peut contacter par internet ou via ses propres relations, ou les petites annonces en proposent. Celles-ci sont régulièrement contrôlées pour éviter la vente d’espèces protégées ou interdites, comme les serpents de plus de trois mètres. La règlementation est très stricte en France à ce sujet. Mais en Allemagne, elle l’est beaucoup moins. Et celui qui s’y déplace peut rapporter librement des espèces illégales en France.
Les reptiles ont-ils une grande valeur marchande ?
Les spécimens rares, un serpent albinos par exemple, oui. Mais on peut acquérir un serpent à partir de 40 € et un lézard à partir de 70 €. C’est plutôt le matériel pour l’installer chez soi qui coûte cher.
Quelles sont les questions à se poser avant d’envisager l’adoption d’un reptile ?
Il faut d’abord savoir ce que le reptile va manger. Est-ce qu’on est prêt à lui donner de la nourriture vivante ? Il faut ensuite se poser la question du temps qu’on est prêt à lui consacrer : si un serpent ne prend qu’un repas par semaine (souris), un lézard nécessite un nourrissage quotidien, à base d’insectes ou de végétaux. Il faut aussi être disposé, s’agissant d’espèces exotiques, à investir dans des lampes à ultraviolets ou chauffantes pour maintenir son terrarium à 27/30 º jour et nuit, et ce pendant toute sa vie, qui peut durer jusqu’à 20 ans. Ce qui n’est pas sans incidence sur la facture d’électricité. Il faut enfin se renseigner sur la longévité du reptile : une tortue vit de 80 à 100 ans, ce n’est donc pas à 40 ans qu’il faut se décider à l’adopter. Et comme pour toute acquisition d’animal, il ne faut se lancer que lorsqu’on a fait le tour des inconvénients induits par sa présence chez soi et qu’on a tout préparé pour l’accueillir. Pour prendre un reptile, je pense qu’il faut être passionné et s’être beaucoup informé en amont.
Quelles sont les nouvelles de l’iguane que vous avez récupéré la semaine dernière ?
Il présente des problèmes de peau (champignons) et de malnutrition liés à son ancien propriétaire. On est en train de le soigner et de voir avec nos vétérinaires comment faire pour qu’il reprenne du poil de la bête.
Contact
Terrarium de Kerdanet, à Plouagat tél. 02.96.32.64.49 ou terrarium.kerdanet@wanadoo.fr