C’est une affaire de longue date qui vient de connaître son épilogue en justice. Sauf s’il y a appel.
Tribunal de Niort
Les faits datent de 2010. Une femme reçoit en cadeau, des rats, ses animaux de compagnie favoris, achetés par un ami à l’animalerie de Chauray, Animal and co.
Las, les deux animaux meurent, l’un après l’autre. Pire, la jeune femme s’aperçoit ensuite de problèmes cutanés persistants à l’oreille. S’en suit « un parcours médical long et chaotique avant que le diagnostic ne soit posé » explique son avocat, François-Xavier Morisset. Diagnostic qui sera posé par l’unité de virologie de l’institut de recherche biomédicale des armées à Grenoble où le CHU de Poitiers avait envoyé des prélèvements. La jeune femme a été rendue malade par son rat, porteur du virus du cowpox. Une maladie qualifiée alors de « rare » par le chef de l’unité des maladies infectieuses, présentant « des formes cutanées, avec parfois de la fièvre, des ganglions et qui peut s’étendre, mais c’est exceptionnel ».
La jeune femme a dû être opérée à plusieurs reprises, conservant une longue cicatrice au cou et un lobe d’oreille atrophié. Elle avait lancé une action en justice qui a donné lieu à des expertises. L’expert judiciaire a été formel, le lien entre l’animal et la maladie de la jeune femme s’est avéré évident. Au regard de ces conclusions, le tribunal a condamné, en début de semaine, l’animalerie et son fournisseur de rats domestiques de l’époque, à verser solidairement plus de 65.000 € pour moitié environ à la victime et pour l’autre, à la CPAM de la Vienne au nom des soins engagés.
« Nous sommes sincèrement tout à fait désolés de ce qui est arrivé à cette dame. Nous avons essayé d’entrer en contact avec elle après les faits, mais en vain » indiquait, hier, Frédéric Janssens, le gérant de l’animalerie de Chauray. « Notre animalerie est une affaire familiale. Ce n’est jamais arrivé en plus de trente ans. Une seule fois. Une fois de trop » déplorait-il, sans savoir encore s’il ferait appel.
Pas impossible en revanche que l’animalerie se retourne désormais contre le fournisseur. « Nous respectons toutes les procédures vétérinaires et nous nous targuons d’acheter nos animaux en France à des éleveurs français » poursuit-il. « Il se trouve que ce fournisseur avait bien son propre élevage mais achetait aussi des rats à l’étranger, ce que nous ne savions pas ». Le gérant de l’animalerie indique avoir « tout de suite stoppé » la collaboration avec ce fournisseur, sitôt les faits.