La Bastide Saint Antoine fait partie de ces domaines Grassois construits au XVIIIe siècle dans la partie basse de la ville médiévale, alors que l’industrie de la parfumerie était en pleine expansion
Jardin du 06/08/2014
Elle surplombe six hectares de larges terrasses où se dressent des centaines d’oliviers anciens, aux troncs massifs et aux racines noueuses. Lorsque Jacques Chibois est devenu propriétaire en 1994, il a fallu tout remettre en état. Mais l’ensemble du jardin reste tel qu’il était à la fin du XIXe siècle lorsque cette propriété appartenait à un jardinier légendaire de la Côte d’Azur, un certain John Taylor.
Taylor jeta son dévolu sur cette élégante demeure traditionnelle, qu’est la Bastide Saint-Antoine, où l’herbe naturelle émaillée de bulbes et de fleurs sauvages remplace les tapis verts à l’anglaise…Il fut sans doute le premier à couvrir la façade de plantes grimpantes, pratique anglaise et non pas provençale mais qui fit école dans la région. Encore aujourd’hui, un bougainvillier étale sa “lave fleurie” presque toute l’année. A ses cotés grimpe une plante moins connue : une Bignone rouge de toute beauté (Tecomaria Capensis). Le fait que cette plante gélive ait survécu depuis des décennies prouve que la Bastide jouit d’un climat particulièrement doux.
Les jardins de la Bastide ont gardé leur tracé caractéristique des vieilles fermes Grassoises, modelé par de large chemins qui descendent en ondulant parmi les oliviers. Une partie des ensembles agricoles est toujours debout : la vieille citerne, les couches froides pour l’hiver, une petite serre. Les vieux jardins de Provence marient toujours l’utile et le beau. Ainsi les oliveraies sont ponctuées de cyprès massifs et s’entourent de plages d’agapanthes, tandis que le vieux puits est orné de guirlande de passiflores pourpres. Jacques Chibois s’estime simplement heureux d’avoir un morceau de vraie campagne à l’ancienne encore bien vivante sur la Côte d’Azur.
Jean Mus, conseiller et ami fidèle, admire sa simplicité : une allée principale, des restanques très fortes, la dominance de l’olivier. “Simplicité” est un mot que Jacques Chibois utilise souvent pour décrire son idéal en cuisine. La “frugalité sensuelle dont naît l’élégance vraie” lui convient parfaitement dans l’assiette comme sur ses terrasses.
Plus de renseignements sur: www.jacques-chibois.com