Angers. À 175 ans, le pépiniériste Minier fait toujours de jeunes pousses. Bientôt bicentenaire, ce pépiniériste angevin, parmi les leaders sur son marché, mise toujours sur l’innovation variétale… et commerciale.
« Quand j’ai demandé à des ex-collaborateurs de me raconter leurs souvenirs, l’un d’eux en a noirci deux cahiers en deux week-ends ! » Toujours administrateur de la société qui porte son nom, Jean-Marc Minier écrit en ce moment l’épopée de cette pépinière angevine créée en 1838.
La tenue du Salon du végétal (1) était une belle occasion de célébrer l’anniversaire de la société, l’une des deux premières en France dans sa spécialité : fournir des plantes et jeunes plants aux jardineries spécialisées (55 % de son activité), ainsi qu’aux professionnels et collectivités.
Au coeur de ce métier, l’innovation variétale. Le défi est à chaque fois le même : que ces plantes nouvelles apportent des « plus »au client par leur couleur, leur forme, leur résistance aux maladies, etc. L’entreprise réalise ainsi cinq à six introductions par an. Certaines sont rapportées et adaptées de l’autre bout du monde, les autres créées sur l’un des quatre sites angevins de l’entreprise, à partir du « trésor » maison : une collection de 4 000 pieds-mères.
Un trésor de 4 000 variétés
Jalousement conservé, ce patrimoine restait pourtant jusque-là un peu caché. Alors en partenariat avec un collègue, les Établissements Lepage, on souhaite mieux le faire connaître. Pour concevoir leurs projets d’aménagement, les clients professionnels (paysagistes, architectes…) disposeront bientôt d’un outil d’aide à la conception et à la décision, relié à cette banque de données.
Parallèlement, Minier veut séduire le public qui trouve ses plants en jardinerie. Vieux de 20 ans, le graphisme des « chromos », ces étiquettes attachées aux plants, a été revu. Les noms latins des végétaux ne disparaissent pas, mais on a imaginé des signatures qui « parlent » d’emblée : « Éclats de couleurs » pour les gammes d’hibiscus, « Soleil et Méditerranée » pour les lavandes, « Vert 4 saisons » pour les conifères, etc.
Un bon coup de jeune pour cette société, aujourd’hui filiale du groupe Terrena. « Avoir un actionnaire du secteur coopératif nous permet d’avoir une vision à long terme, explique Olivier Nazeyrollas, directeur général. Il nous demande, bien sûr de faire du résultat, mais d’abord pour le réinjecter dans l’entreprise, ses hommes et ses savoir-faire. »
En 2013, Minier va d’ailleurs joindre le geste à la parole. Sur son site de Brain-sur-Authion, un investissement en serre (1 million d’euros) va accroître sa capacité en jeunes plants… et générera cinq à six emplois nouveaux.
(1) Angers parc-expo jusqu’au 21 février.