Douze mois après la séparation douloureuse d’avec Jardiland, les signes sont encourageants
En septembre dernier, Patrick Chassagne et Dominique Audy, deux managers de Desmartis, reprenaient les parts que Jardiland possédait dans cette société, et sauvaient cette entreprise historique du Bergeracois. Mais, en contrepartie, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) était mis en place. Il prévoyait de supprimer 41 postes pour 116 salariés. Il s’est finalement soldé par 35 départs volontaires et 10 licenciements contraints.
Pour ceux qui ont quitté le navire, l’addition est amère puisque, d’après les chiffres communiqués par le nouveau gérant Patrick Chassagne, seuls un tiers d’entre eux ont retrouvé une activité professionnelle. Les autres sont, pour moitié en formation, pour moitié au chômage.
Recentrer l’activité
Le départ du groupe Jardiland du portefeuille d’actionnaires de Desmartis a permis à la société de reconquérir des clients perdus. En effet, son intégration à Jardiland s’était accompagnée du départ de certains clients qui étaient en concurrence avec ce groupe, comme Gamm vert et Truffaut.
Pourtant, si Jardiland n’est plus actionnaire, il reste le plus gros client de Desmartis car “ses contrats d’achat représentent toujours 50 % de notre chiffre d’affaires”, souligne Patrick Chassagne.
La stratégie de reprise est aussi passée par l’arrêt des “ventes à faibles marges” et des “productions de pleine terre, plus risquées”, comme “les rosiers fruitiers”, décrit le nouveau patron. Cette décision a immédiatement impacté la production qui a diminué de 30 %, passant de 1,7 million de plants à 1,2 million. Mais elle a également permis au pépiniériste de se recentrer sur les fondamentaux où son expertise est reconnue, comme sur le lagerstroemia.
Un programme d’hybridation et de sélection variétale de cette plante a été développé et, en juin dernier, étaient lancés les lager’s terrasse, des lagerstroemias pour balcons déclinés dans plusieurs couleurs.
Un excédent brut
Alors que Desmartis prévoyait un déficit de 32 000 euros à la fin de son exercice comptable, l’année s’est soldée par un excédent brut de 275 000 euros.
Cet écart de 307 000 euros a été rendu possible par la diminution des charges, mais aussi par une augmentation de son chiffre d’affaires réalisée sur le négoce, “grâce à la récupération de plantes de deux pépinières qui fermaient”, précise le nouveau gérant.
L’année prochaine, il prévoit de poursuivre dans cette voie, même s’il anticipe une diminution notable de son excédent brut, qui passerait à 127 000 euros. “Notre chiffre d’affaires va baisser parce que les opérations de négoce sur les stocks que nous avions repris vont cesser.”
La société en chiffres
Aujourd’hui, la pépinière Desmartis compte 72 salariés. Sur ses 300 hectares de surface agricole utile, 125 ha sont consacrés aux cultures de pleine terre, et 65 ha aux cultures hors sol. Sur ces surfaces, 1,2 million de plantes sont mises en culture chaque année.
Une réponse
Xavier Ancel
Dans un contexte ultra tendu, bravo
Via linkedin 16/10/2015