Bigot Fleurs, le seul producteur de muguet de la Sarthe est à pied d’œuvre pour le 1er mai qui s’annonce.
Le 1er mai approche, une date incontournable pour l’entreprise Bigot Fleurs basée à Allonnes (Sarthe). La société est la seule productrice de muguet de la Sarthe et est l’une des plus importantes de France. Depuis mercredi 19 avril 2023, 600 personnes viennent renforcer les 200 salariés de l’entreprise. L’heure est à la cueillette. Elle ne va durer qu’une semaine.
Une cueillette plus tardive
Nicolas Bigot, directeur général de Bigot Fleurs, doit gérer une cueillette plus tardive qu’à l’habitude. « Les nuits sont plus froides, donc le muguet est en retard. » Une bonne nouvelle pour la qualité des brins, mais un casse-tête pour le chef d’entreprise. S’y ajoute la pluie annoncée pour le week-end.
Mais « la quantité est au rendez-vous ».
« Nous allons produire 4 à 5 millions de brins » comptabilise Nicolas Bigot. Pour la première fois, l’entreprise commercialise aussi le muguet en pot.
Nous en avons fait 60 000 et tout est déjà vendu !
C’est intemporel le muguet, c’est un produit typiquement français.
Le 1er mai, c’est le muguet porte-bonheur et la fête du travail
Nicolas Bigot
Ses clients ? Majoritairement les grandes surfaces et des grossistes. « Nous vendons aussi en ligne aux particuliers sur le site les fleurs de Nicolas ».
« C’est intemporel le muguet ! »
L’attrait pour le brin de muguet ne se dément pas.
Grâce aux vacances, pas de problème de recrutement
Une difficulté en moins cette année : celle du recrutement. « La cueillette tombe pendant les vacances scolaires. Ça nous a bien aidés, nous avons beaucoup de lycéens et d’étudiants ». A l’image d’Emma, 16 ans, qui à genoux dans le champ, cueille les brins dont au moins une clochette est ouverte. Son tout premier job. Une fois cueillis, les brins sont mis en bouquet ou en bottes, mis au frigo et partent rapidement vers les points de vente.
Et le prix ?
Côté prix, il faudra compter 1.5 à 2 € le brin. Une semaine intense chez Bigot Fleurs qui pèse lourd dans le chiffre d’affaires annuel. « Ça représente environ 15% », détaille Nicolas Bigot.
Muguet du 1er mai : jusqu’à 5 millions de brins récoltés chez l’unique producteur sarthois
L’entreprise “Bigot Fleurs” nous a ouvert ses portes à l’occasion de la cueillette du muguet qui bat son plein à l’approche du 1er mai. La vente de la plante aux clochettes représente 15% du chiffre d’affaires annuel pour l’unique producteur sarthois, basé à Allonnes.
Le geste ne peut que se faire à la main, tant les clochettes blanches de la plante sont fragiles. “Il faut juste prendre avec les deux doigts le bout de la tige”, décrit Nino, lycéen de 17 ans, accroupi au pied de l’une des travées, recouverte par de grandes bâches en plastique. Ces petits tunnels blancs s’étalent par rangée à perte de vue sur les parcelles de “Bigot Fleurs”, seul producteur en Sarthe, basé à Allonnes, qui récolte entre quatre et cinq millions de brins à l’occasion du 1er mai.
800 salariés déployés pour dix jours de cueillette
Le travail se fait principalement à genoux, ou alors courbé, les mains dans les plantes. “Ça fait un peu mal au dos, mais ça va, il y aura un petit rendez-vous chez l’ostéopathe à la fin de la semaine”, sourit Nino, 17 ans, qui va gagner autour de 200 euros, ce qui lui permettra de payer une partie de ses études. La cueillette est donc physique, mais aucune machine n’est capable de le réaliser avec autant de précision.
“Les métiers de l’horticulture sont encore très manuels”, note Nicolas Bigot, le patron de l’entreprise, il faut suffisamment de force pour cueillir le muguet, mais en même temps ne pas le casser, et il n’y a pas de machine qui est capable de le faire.” C’est ce qui explique cet important besoin de main-d’œuvre : 800 salariés sur dix jours, dont seulement 200 sont permanents.
Du retard dans la floraison, mais une meilleure qualité de brin
Les cueilleurs forment des petits bouquets de 50 brins, qui sont ensuite triés, en fonction des clochettes présentes sur la tige. Leur nombre est important car il détermine la qualité du muguet, et la saison est plutôt bonne se réjouit Nicolas Bigot : “Il fait frais la nuit, ce qui retarde la floraison du muguet, c’est donc une année tardive, il va vraiment arriver à temps, avec des brins longs et de belles clochettes.”
Le chef d’entreprise estime ce retard de floraison à trois-quatre jours, ce qui pose quelques difficultés de logistique. Une fois cueillie, la plante est mise dans l’eau, puis stockée dans des chambres froides pour mieux la conserver. Elle est ensuite livrée dans les rayons des magasin aux quatre coins de la France. Il faut compter entre 1€50 et 2€ le brin de muguet, en fonction de sa qualité.