Un éleveur installé à Rexpoëde jusqu’en 2013 a été condamné à un an de prison ferme pour avoir tenu un élevage et un négoce illégaux de chiens de race comme des Carlin ou des Rottweiler.
L’affaire débute lorsque les gendarmes sont sollicités en janvier 2011 pour recueillir deux chiens de race Rottweiler égarés sur la voie publique. Sur place, l’employée qui les reçoit, une Lituanienne, dit s’occuper des animaux, mais le propriétaire est un homme appelé Edikas Mankevicius.
Absent à l’audience du tribunal correctionnel de Dunkerque, lundi, il devait répondre des faits de faux et d’usage de faux, avec exécution d’un travail dissimulé et d’exercice illégal de la médecine de janvier 2009 à janvier 2011. En clair, on reproche à l’homme, qu’on pense aujourd’hui réfugié en Angleterre, où il avait donné une deuxième adresse, d’avoir illégalement exercé une activité d’élevage et de vente de chiens de race, en faussant l’identité des animaux, leur provenance, et sans déclarer son activité.
À la barre, le gérant d’une animalerie à Grande-Synthe et un vétérinaire de Rexpoëde, prévenus eux aussi, doivent s’expliquer. Le premier vendait les chiens fournis par Edikas Mankevicius. Le second vérifiait leur santé et leur mettait une puce. Tous les deux assurent ne pas savoir qu’il était en fraude, jusqu’à ce que le gérant du magasin animalier, qui travaillait avec Edikas Mankevicius depuis octobre 2009, s’aperçoive que les coordonnées des éleveurs d’un chiot fourni par Mankevicius étaient fausses . Or, pour faciliter l’obtention des carnets de santé aux chiens vendus, les documents étaient mis au nom de l’animalerie, « ce qui masquait la traçabilité », souligne le parquet.
Le vétérinaire, lui, avance que le gérant de l’élevage lui avait apporté à pucer quelques chiots au début. Lorsque les affaires se sont accélérées, le gérant avait assuré « être en cours de régularisation ». Au total, le vétérinaire a pucé 120 de ses chiots. « Le trafiquant, c’est l’éleveur absent qui s’est servi des deux hommes installés sur la place publique et déclarés », a souligné le parquet qui a requis la relaxe pour les deux prévenus présents et deux ans dont un an sursis et 10 000 € d’amende pour Edikas Mankevicius, avec interdiction d’exercer pendant 5 ans ; des réquisitions suivies par le tribunal.
La SPA, qui a prodigué des soins vétérinaires aux femelles de l’élevage récupérées « en très mauvais état », s’était constituée partie civile. Elle reçoit 2250 € pour remboursement des soins et préjudice moral.