Avec l’ouverture, samedi, d’un nouveau magasin de fleurs à la place de l’ancienne boulangerie Louise, il y aura quatre fois plus de fleuristes à Saint-Martin-au-Laërt que dans les autres communes françaises, en moyenne. Le terreau sera-t-il fertile pour tout le monde ?
Et un, et deux, et trois… et quatre fleuristes ! L’ouverture du Marché floral, à la place de l’ancienne boulangerie Louise, le long de l’avenue Joffre (face à Carrefour), porte à quatre le nombre d’endroits où les Saint-Martinois pourront acheter des fleurs, le long de la même route, sans compter les grandes surfaces. Forcément, dans la commune, le sujet est épineux.
« Je suis complètement écœurée », lâche Marjolaine Allouchery, patronne de À l’état sauvage. Cela fait sept ans que cette jeune fleuriste est à la tête de la boutique située juste à côté de la mairie qu’elle a reprise à son ancienne patronne, qui elle-même la tenait d’un précédent fleuriste… « Ce n’est pas normal que des grosses structures arrivent à s’implanter dans un secteur où il y a déjà suffisamment d’offre. Cela va tuer l’artisanat et les artisans ! »
Quelques pas plus loin, le long de la rue de Calais, Jean-Paul Lenoir dresse le même constat, amer : « En moyenne, en France, on compte un fleuriste pour cinq mille habitants (*). Et là, on sera à quatre pour même pas quatre mille habitants !, s’étrangle le petit commerçant installé depuis trente ans. Où est l’utilité ? En France, les pharmaciens et les notaires peuvent se mobiliser pour défendre leur profession. Et nous, alors ? »
« Plus il y a de fleuristes, plus il y a d’attrait »
Ces remarques, Aurélie Dekonink-Crottier, patronne du Marché floral, les entend. Mais pour elle qui cherchait à s’installer depuis deux ans dans l’Audomarois, son emplacement est idéalement placé. « Plus il y a de fleuristes, plus il y a d’attrait pour les fleurs. C’est une concurrence saine. Il manquait un gros fleuriste dans le coin qui ne soit pas qu’un marchand de fleurs. »
Les disparitions de la boulangerie Louise, à cet emplacement, et de la boulangerie Banette de la rue de Calais à Saint-Omer, ont montré qu’il n’y avait pas de place pour tous les boulangers du secteur. Reste à savoir s’il en sera de même pour les fleuristes.
(*) Selon l’INSEE, en 2007, on comptait trois fleuristes pour 10 000 habitants, soit un et demi pour 5 000.