Les professionnels sont des passionnés du genre. Durant des mois, ils bichonnent leur culture pour proposer la meilleure qualité et différentes variétés à leurs clients. Si la pomponette et le chrysanthème sont toujours les produits phares de la Toussaint, ils ne sont pas si rentables.
À la Toussaint, les chrysanthèmes et les pomponettes restent les grands classiques du genre pour fleurir les tombes. Depuis une semaine, les acheteurs défilent dans les serres Lemaire à Outreau.
Marion et Alain, horticulteurs, ne proposent que de la production locale et de la vente au détail. Ils devraient écouler l’ensemble de leurs 4 000 pots. « Depuis plusieurs années, nous baissons nos quantités de production car c’est un produit qui n’a malheureusement plus de valeur et qui se brade en grandes surfaces. C’est tellement cultivé en très grande quantité, comme à l’étranger en Roumanie par exemple, que le prix de vente au détail devient proche du coût de revient », explique Alain Lemaire.
Prix cassés
Ici, les clients viennent donc chercher la qualité et n’hésitent pas à mettre le prix (de 5 à 12 € selon les variétés et la taille). En grande surface, les prix débutent à 3 €. « On vient ici chaque année. On sait que ça va tenir plus longtemps », confie Marie-France.
Une qualité qui s’explique par le travail réalisé en amont. « Nous proposons des grosses têtes traditionnelles, cultivées en plein air dès le mois de mai, poursuit Alain. Durant deux mois, on enlève sur chaque tige tous les petits bourgeons pour ne garder que le bouton couronne. On va donc passer deux à trois fois sur chaque pot. Je crois que nous devons être les rares à encore le faire dans le secteur. L’avantage est qu’elles ont une tenue remarquable. »
À la jardinerie d’Hesdigneul, Sabine Ducrocq, responsable, dresse le même constat : « Le marché de la Toussaint stagne. La part du chrysanthème a tendance à baisser par rapport à la pomponette. Il y a quelques années, nous écoulions tout. Aujourd’hui, c’est un marché incertain car la grande distribution casse complètement les prix. Nous sommes obligés de nous placer au niveau de nos concurrents en termes de prix car ce qui n’est pas vendu au 1er novembre est jeté. »
La marge est donc très faible. À Hesdigneul, 20 000 pomponettes et 12 000 chrysanthèmes sont produits pour la vente en gros principalement et la vente au détail (6 %).