Isabelle Delecourt a travaillé pendant vingt ans comme visiteuse médicale, un métier qui subit une érosion d’effectifs. Elle a profité d’un plan de départs volontaires pour obtenir une formation de fleuriste.
Portrait
« J’ai changé de métier car celui de visiteuse médicale offrait des perspectives incertaines. Et j’ai toujours aimé l’art floral !» Isabelle Delecourt, 45 ans, habitant Cambrai dans le Nord, a travaillé pendant vingt ans comme visiteuse médicale, après deux ans de formation à l’université catholique de Lille. Salariée d’un laboratoire pharmaceutique, elle informait les médecins généralistes des nouveaux médicaments produits par son employeur. « J’ai beaucoup aimé ce métier, dit-elle. Il est basé sur la communication, il demande une capacité d’adaptation. »
“Remise en question”
Mais depuis les années 2000, le nombre de visiteurs médicaux est en forte baisse en France, en raison de l’évolution du marché. Moins de médicaments de masse prescrits par les généralistes, plus de thérapies ciblées, pratiquées à l’hôpital par des spécialistes.
Quand son employeur met en place un plan de départs volontaires, Isabelle se porte candidate. « Notre produit-phare était à l’apogée de son succès. La nécessité de le promouvoir s’amenuisait. D’ailleurs, il est tombé dans le domaine public peu de temps après mon départ de l’entreprise. » Passionnée depuis toujours par les fleurs, Isabelle franchit le pas. Elle bénéficie d’une formation payée par son entreprise. La période de reconversion n’est pas facile : « C’était une remise en question. J’étais connue et reconnue dans ma profession. Et je me suis retrouvée en CAP fleuriste avec des gamins de 17 ans. »
Isabelle s’accroche et décroche son CAP, avant de faire un an de perfectionnement. En septembre dernier, elle ouvre, à Cambrai, sa boutique de fleuriste et caviste : « J’ai aussi un goût pour le bon vin », sourit-elle. Alors, le commerce ? « C’est un secteur difficile. Mon avenir n’est pas plus assuré que dans la visite médicale. Mais je suis super contente de relever ce défi. »