Depuis plusieurs semaines, Françoise Legrand est confrontée à une rumeur qui se répand dans tout le Cambrésis : sa boutique Gwen’Flor serait fermée. Une information erronée que la fleuriste tenait à démentir, alors que son activité souffre déjà depuis l’instauration d’un sens unique.
« Et qu’est-ce que vous faites maintenant ? ». Une question. Un ton empathique. Et la même scène qui se reproduit plusieurs fois depuis plusieurs semaines. Partout dans le Cambrésis, les clients de la fleuriste Françoise Legrand s’inquiètent… pour rien.
« C’est fou, tous ces gens pensent que la boutique est fermée. ». L’origine de la rumeur selon la fleuriste : un article paru dans nos pages en juin dernier.
À l’époque, le maire de la commune, Pierre-Alain Taisne, annonce la transformation de la rue Sadi-Carnot en sens unique, de manière à empêcher les conducteurs venant de Walincourt d’emprunter ce raccourci vers Caudry.
Le hic, c’est que Gwen’Flor se trouve dans le prolongement de cette rue. Elle nous avait donc contacter pour faire part de ses inquiétudes concernant son activité avec la baisse annoncé du trafic dans la rue. « C’est vrai que j’avais toujours des gens qui s’arrêtaient le dimanche sur le chemin et qui prenaient un bouquet de fleurs au passage. Maintenant que le sens interdit est installé, il m’arrive certains dimanche de faire un chiffre d’affaires de 3 € ».
Une situation difficile accentuée par un autre phénomène : les inquiétudes de la fleuriste auraient été interprétées comme une annonce pure et simple de la fermeture du commerce. « Les gens ne savent pas lire parfois », plaisante-t-elle.
Opération promo
Une rumeur dangereuse pour l’activité de la fleuriste. Françoise Legrand tenait à la démentir. « Je fais beaucoup de publicité, je multiplie les opérations pour donner envie aux clients de venir. Alors cette rumeur c’est contre-productif ».
Pour faire sa promotion, Françoise ne manque pas d’idée, que ce soit en rendant hommage à Aurélie Chatelain dans sa vitrine ou en profitant des regroupements locaux : « Dimanche dernier pour les élections je suis allé mettre ma voiture près de la salle des fêtes avec des affiches aux fenêtres. On sait jamais, ça peut amener des clients. »
Une vitrine en hommage à Aurélie Châtelain
Depuis quelques jours, pour la période de Noël, la boutique présente en vitrine une silhouette de femme. « C’est ma manière de rendre hommage aux victimes des attentats, et en particulier à Aurélie Chatelain puisqu’elle vient d’ici ». La raison de cet hommage : « Mon neveu se trouvait non-loin du Bataclan le soir du drame. J’étais très inquiète et très émue. Il fallait que je l’exprime d’une manière ou d’une autre. Et moi, je m’exprime le mieux avec mes compositions florales. »