Suite à la séparation avec sa compagne il a replongé dans l’héroïne. Comme il a un travail, c’est à la pause déjeuner qu’il braque les commerçants, en particulier les fleuristes.
Pendant trois semaines, il a semé l’émoi dans les commerces de Tourcoing et de Neuville-en-Ferrain. Opérant chaque fois de la même façon. Le Tourquennois entrait dans la boutique à l’heure du déjeuner. Le visage masqué, un couteau dans la poche, il se faisait remettre le fonds de caisse. Et repartait tranquillement. Il a ainsi braqué trois fleuristes et une boulangerie. Pour un butin total inférieur à 500 euros.
Pas d’augmentation de la surface de vente
Le 5 mars, il s’est fait prendre. Le gérant de Florescence, rue Papin à Tourcoing ne s’est pas laissé faire. Ce jour-là, lorsque Peter Crudenaire est entré, il n’a rien trouvé à voler. Le fleuriste a ouvert tous les tiroirs et n’a pas été impressionné lorsque l’homme lui a dit « la caisse c’est un braquage ». Repartant bredouille, il manifestera son désappointement en lâchant « Et merde… »
Le fleuriste l’a identifié et Peter Crudenaire est arrêté dans une rue voisine. Les policiers retrouveront un couteau au fond d’une poche de son manteau. Sans réticence, il avoue alors avoir braqué deux autres fleuristes : rue du Pont de Neuville le 18 février, et, place Salengro à Neuville-en-Ferrain le 3 mars. Et également une boulangerie, rue de la Croix-Rouge le 23 février, toujours à Neuville-en-Ferrain.
Parfois, avant de réclamer la caisse, il justifiait son geste : « Je dois nourrir mes enfants ».
Il a été déféré devant le tribunal une première fois le 9 mars. Il avait demandé un délai pour préparer sa défense. Hier après-midi, il était jugé en comparution immédiate.
A l’audience le président Mikael Simoens s’est étonné : « vous n’avez pas le profil habituel… »
Peter Crudenaire est technicien en CDI depuis quinze ans. Ses braquages ont tous eu lieu entre douze et treize heures, pendant sa pause déjeuner. Il est père de deux enfants.
Dans le box, c’est un homme calme qui s’exprime posément et qui regrette « l’erreur de sa vie ».
Il a replongé dans l’héroïne après la séparation
Son avocate, Me Samia Khitter donnera quelques indications en expliquant que son client n’a pas supporté la séparation de son couple. Dès lors, il a renoué avec ses vieux démons en replongeant dans la consommation d’héroïne: « Il a replongé dans la spirale infernale de l’addiction ».
Lui-même le dira à l’audience, il s’était endetté.
Pour la procureure Marie-Eve Brunet, il fallait un coup d’arrêt : « il ne se serait jamais arrêté seul », indique t-elle en notant le rythme des braquages.
Le tribunal ira au delà de ses réquisitions (deux ans de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve) en condamnant Peter Crudenaire à trois ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il a une obligation de soins et l’interdiction de retourner dans les commerces qu’il a braqués.