Le fondateur du Garden Center de Gland s’en est allé le jour de Noël, dans sa 95e année.
Maurice Schilliger a semé les graines d’un temple du jardinage
«J’ai créé mon entreprise en rentrant de la mob, avec 70 francs en poche», aimait raconter Maurice Schilliger. Le fondateur de l’entreprise horticole éponyme, basée à Gland, est décédé le soir de Noël dans sa 95e année, entouré des siens. Une grande famille à laquelle il a su transmettre sa passion des plantes pour développer une société qui est devenue au fil des décennies un véritable temple des arts du jardin et de la maison.
Né à Gland en 1924, où son père était chef de gare, Maurice Schilliger a suivi l’École d’horticulture de Genève avant d’avoir la chance, à 20 ans, de devenir l’intendant-jardinier du domaine de Solveig, grande propriété sise au bord du lac à Gland. En 1945, il s’installe dans la ferme, où grandiront les huit enfants que lui donnera son épouse, Agnès. En échange de son travail pour le propriétaire du château, il peut cultiver des fleurs. Il se lance alors dans la production de graines potagères et devient, au début des années soixante, l’un des trois fournisseurs exclusifs de plantes pour Migros Genève.
En 1968, les serres du domaine étant devenues trop petites, il peut acheter 4 hectares au bord de la route Suisse. Visionnaire quant à l’évolution du marché, il y ouvre deux ans plus tard son Garden Center. Alors que se développe la vente au détail de végétaux produits sur place et de petit matériel de jardinage, son épouse, Agnès, y crée un espace boutique avec du mobilier et de la décoration. Le succès étant au rendez-vous, de nouvelles serres, puis une pépinière de 2000 m2 sont construites. Une partie croissante de la production horticole étant vendue sur place à Gland, Maurice opte pour l’indépendance et abandonne la grande distribution.
En 1990, il remet la gestion de l’entreprise à trois de ses enfants. «Mais tous mes frères et sœurs y ont une fois ou l’autre travaillé», relève Hélène Schilliger, directrice générale. Sous la férule de la deuxième génération, l’enseigne ouvre au début des années 2000 deux succursales à Plan-les-Ouates (GE) et à Matran (FR), et ne cesse d’agrandir et de diversifier la maison mère avec des plantes exclusives, une animalerie, du mobilier et de la décoration haut de gamme.
«Mon père est resté actif très longtemps, en s’occupant de nos chantiers et en s’adonnant à son autre passion, la peinture. Il avait la foi et il est parti en toute sérénité, sachant que la troisième génération est prête à prendre la relève dans le même esprit», confie sa fille.