Insécurité, travaux, difficulté d’accès. Les arguments ne manquent pas à Franck et Olivier Liopé pour exprimer leur choix de quitter le centre-ville.
Installée depuis 35 ans
L’animalerie Liopé, installée depuis 65 ans dans le quartier Bouffay, est mise en vente. “C’est une décision lourde à prendre, ça nous fait mal au cœur, mais on en peut plus continuer comme ça”, soupirent les deux commerçants, et ils ajoutent : “On s’en va, dégoûtés”.
Ils ont longtemps hésité avant de manifester leur désarroi : “L’image du Bouffay n’est pas mise en valeur dernièrement, et nous avons peur de lui nuire davantage en exposant les problèmes du quartier, mais nous n’avons plus le choix”, explique Franck Liopé, gérant de l’animalerie. “Nous ne sommes pas directement concernés par les violences, qui se produisent davantage la nuit. Mais cela cause du tort au quartier en général”, déplorent-ils.
Le magasin a d’ailleurs signé la pétition des commerçants du quartier, remise à la mairie la semaine dernière
“Une enveloppe de 354 222 €”
Dix-neuf commerces du quartier Bouffay ont été indemnisés. Une enveloppe de 354 322 €.
“En fonction des pertes estimées à partir d’un calcul sur leur marge nette, nous avons été souples”, explique l’adjoint à l’urbanisme Alain Robert.
L’adjoint au maire de Nantes reconnaît que quelques-uns, “le restaurant La Poissonnerie rue Léon Maître par exemple”, ont plus de difficultés en particulier avec les chantier de deux ans du carré Feydeau.
Il y a 65 ans, Liopé prenait ses quartiers au Bouffay. Avec ses 25 000 clients et visiteurs à l’année, l’animalerie, véritable institution, anime le quartier. Plus pour très longtemps, car Franck et Olivier Liopé ont pris la décision de changer d’horizon. « On ne ferme pas, on se déplace dans un lieu plus accessible », soulignent-ils.
« Il y a eu les travaux qui ont duré un an et demi, donc une baisse de fréquentation amorcée en 2011. Mais la fermeture du cours des 50-Otages a porté le coup de grâce. Bilan de l’opération : une perte de 20 à 50 % de notre chiffre d’affaire ! Les clients préfèrent aller en périphérie, c’est plus facile et moins onéreux pour le stationnement. On a donc pris la décision de mettre en vente notre commerce en centre-ville et de nous installer là où les clients peuvent accéder », indiquent les deux frères. Ils tiennent à préserver les emplois, Liopé, c’est neuf salariés.