La municipalité n’a pas renouvelé l’autorisation d’occupation du domaine public. Résultat : les fleuristes du marché hebdomadaire du dimanche matin, à Maubeuge, doivent plier bagage. Le couple Lanniaux ne comprend pas cette décision.
Jean-Pierre Coulon, adjoint en charge notamment des foires et marchés et du commerce, ne l’a pas dit avec des fleurs, mais en envoyant un bref courrier aux intéressés : « À compter du 1er janvier 2015, l’autorisation d’emplacement dont vous bénéficiez au niveau de la place Vauban le dimanche matin n’est plus renouvelée. » Courrier envoyé le 29 décembre, une petite semaine avant que le couperet ne tombe.
Jean-Marc et Joëlle Lanniaux, les fleuristes destinataires de la missive qui installaient leur étal place Vauban tous les dimanches en matinée et jours fériés, ont un peu de mal à comprendre la décision. Leur présence hebdomadaire perpétuait une tradition instaurée voilà une bonne cinquantaine d’années. Dix ans que les époux Lanniaux se sont installés là pour la première fois, avec d’autres fleuristes. Mais au fil des ans et des départs, ils se sont retrouvés seuls. Élu en mars, l’adjoint avait déjà demandé au couple de plier bagage en avril. Mais les fleuristes avaient réglé leur redevance annuelle d’occupation du domaine public. Du coup la mairie a attendu qu’elle arrive à expiration pour ne pas la renouveler.
En semaine, pas le dimanche
Le couple de presque sexagénaires, grossistes en fleurs à Marly, comprend d’autant moins qu’ils sont Maubeugeois et que le motif invoqué tient en une concurrence jugée déséquilibrée par l’adjoint. En résumé, l’élu considère que la simple redevance annuelle – 470 €, précise J.-M. Lanniaux – est loin de représenter ce que paient les commerçants sédentaires en taxes locales. « Une fleuriste concurrente s’est plainte de ne pas travailler. Mais c’est dur-dur pour tout le monde en ce moment. Si on suit ce raisonnement, il faut supprimer les marchés hebdomadaires », en déduit J.-M. Lanniaux, qui dit avoir recueilli deux cents signatures sur une pétition, dont celles de « clients amis avec le maire ».
J.-P. Coulon assure avoir reçu les récriminations de « tous les fleuristes maubeugeois » et parle d’une « démarche simple et pragmatique pour protéger (nos) commerces ». Et l’adjoint de faire le distinguo entre un commerçant non sédentaire, seul sur une place le dimanche matin, et un autre présent sur les deux marchés hebdomadaires et la foire mensuelle. Il invite le couple à intégrer ces rendez-vous. « Qu’ils viennent sur les marchés et sur la foire ! », lance-t-il. CQFD.