Les actionnaires de la chaîne d’animalerie Tom&Co cherchent un partenaire pour accompagner la croissance de l’activité, sortie gagnante de la crise.
Dopé par la crise du coronavirus et ses confinements, 2020 a marqué un cap du côté des animaleries. Et pour cause: un Belge sur quatre a accueilli un animal de compagnie au cours des douze derniers mois, détaillait en mai dernier l’institut Dedicated.
Du côté de Tom&Co, commanditaire de l’enquête, les effets se sont évidemment faits sentir. La chaîne d’animalerie indépendante a vu ses ventes bondir de 15% pour atteindre le niveau record de 241 millions d’euros l’an dernier, quand un premier bénéfice a été enregistré.
Déjà leader en Belgique avec 130 points de vente, Tom&Co entend désormais endosser ce rôle au niveau européen, et ce, en passant à moyen terme à 250 magasins.
Un accomplissement pour Thierry le Grelle (ex-Lazard) et Lionel Desclée (ex-Delhaize) qui reprenaient en 2016 l’enseigne des mains de Delhaize, qui avait préféré se concentrer sur son rapprochement d’alors avec Ahold. Lequel aura demandé par la suite au duo d’investir massivement dans les outils informatiques, comptables et logistiques de rigueur pour fonctionner de manière totalement autonome.
Ambitions européennes
Fort de cet essai transformé, il nous revient qu’un projet de vente est à présent à l’étude. Un mandat a été confié en ce sens à la banque Rothschild, dans le cadre d’un processus encore à un stade précoce, entend-on. Objectif ? Trouver un partenaire, financier vraisemblablement, capable d’accompagner la croissance de l’activité dans laquelle les actionnaires actuels – rejoints entre-temps par Philippe Dechamps (Celyad, ex-Delhaize) – réinvestiraient également. Mais au rang d’actionnaires minoritaires cette fois.
La chaîne ne manque après tout pas d’ambition. Déjà leader en Belgique avec 130 points de vente, elle entend désormais endosser ce rôle au niveau européen, et ce, en passant à moyen terme à 250 magasins contre 175 (à 95% en franchise) aujourd’hui. L’enseigne est déjà présente aux Pays-Bas et en France (42), où le gros de l’expansion est aujourd’hui réalisé au vu des opportunités que présente le marché hexagonal.
Autres axes de croissance
Parmi ses axes de croissances, Tom&Co évoque en sus de cette stratégie d’expansion affirmée, une premiumisation de l’offre, un renforcement de l’activité en ligne, la vente de marques exclusives, mais aussi le développement accru des services (toilettage, gravure de médaille, puçage…) et d’une communauté (e-magazine, programme de fidélité…) de clients.
Autant de leviers aux mains de l’ex-banquier d’affaires après que son associé a repris début 2019 les rênes de la chaîne japonaise de supermarchés Seiyu. Après “une transformation réussie” du business – marquée par une hausse de la rentabilité de près de 40% –, Lionel Desclée a toutefois quitté ce poste “pour des raisons familiales”, indiquait-il en septembre dernier dans une interview accordée au média spécialisé RetailDetail.
Tom&Co arrive sur le marché à un moment opportun, caractérisé par un appétit marqué de la part des investisseurs pour son secteur d’activité.
Il étudierait depuis “plusieurs nouveaux défis” en relation avec sa passion pour le commerce de détail, en parallèle des fonctions d’administrateur qu’il occupe chez Tom&Co, tout comme chez Bpost depuis mai et l’arrivée notamment de sa nouvelle présidente Audrey Hanard.
Parmi les membres du conseil de la chaîne d’animalerie, on peut également citer l’homme d’affaires Arnoud de Pret, dont la famille compte parmi les actionnaires de référence du géant brassicole AB InBev. Ce dernier est notamment lié à la famille Desclée via l’app store du patrimoine PaxFamilia, dont il est actionnaire depuis cette année.
Secteur en vogue
Tom&Co arrive sur le marché à un moment opportun, caractérisé par un appétit marqué de la part des investisseurs pour son secteur d’activité. Ainsi, pour citer quelques exemples, la vente de l’animalerie en ligne allemande Zooplus aux fonds EQT et H&F était entérinée début novembre pour 480 euros par action, après une phase de surenchère ayant démarré à 390 euros par action en août.
Plus tôt, en octobre, JAB – holding de la richissime (et très discrète) famille Reimann – réalisait l’acquisition de l’un des principaux prestataires d’assurance pour animaux de compagnie aux États-Unis. Et avant cela encore, la fondatrice du Tom&Co indien, Rashi Narang, levait 37 millions de dollars auprès du véhicule des Spoelberch, Verlinvest, et du géant du capital-risque Sequoia notamment.
Plus près de chez nous, l’ex-CEO de Delhaize Pierre-Olivier Beckers (qui lançait Tom&Co en 1991) investissait en mai dans la plateforme de services pour animaux de compagnie Tipaw, tandis que le fonds d’investissement Waterland s’est renforcé cette année dans le gantois United Petfood, devenu un acteur européen majeur dans l’alimentation des animaux de compagnie.
Et pour ce qui est de la bourse, l’action du britannique Animalcare, dont près d’un quart est aux mains de Marc Coucke, a par exemple pris 81% cette année.