Zone des Giranaux à Arc-lès-Gray, hier, employés et responsables d’entreprises se remettaient à peine de leurs émotions, après la chute d’un pylône à haute tension, jeudi.
Une dizaine de techniciens de RTE est parvenue, hier, peu après midi, à dégager la partie haute du pylône plié en deux, celle qui était encastrée dans le toit de l’entreprise de menuiserie, au moyen d’une grue et d’une nacelle.
La nuit n’a pas été reposante pour les employés de « Ma Jardinerie », zone des Giranaux à Arc-lès-Gray. Hier, Aurore, Hélène, Charlotte, et leur responsable de magasin, Gilles Humblot, étaient encore sous le choc de l’accident qui a provoqué la chute d’un pylône à haute tension.
Jeudi, vers 17 h 30, c’est sur le toit de leur magasin que les lignes à haute tension (63 000 volts) sont tombées. Un camion de 21 tonnes, qui livrait du bardage et était en train de manœuvrer, a percuté l’un des quatre pieds du pylône, situé à l’arrière de l’entreprise voisine « JB Menuiseries ». Provoquant sa chute, sur le toit de l’entreprise de menuiserie. L’habillage de la jardinerie et de la menuiserie, étant composé en bonne partie de tôle, les conséquences auraient pu être dramatiques…
« On a d’abord vu des flashs de tous les côtés, j’ai cru à un coup de foudre », se remémore Aurore, 32 ans, qui était en train d’encaisser des clients. « Puis il y a un choc au niveau du toit. » Il ne lui faut pas longtemps pour comprendre la situation. « J’ai dit aux gens de ne surtout pas toucher les portes, de ne pas tenter de sortir. » Parmi les quatre clients du magasin, une vieille dame portant un pacemaker : « Elle ne se sentait pas bien. Alors je l’ai fait sortir en poussant la partie vitrée de la porte, avec un petit panier en plastique. »
80 personnes évacuées
Jeudi soir, clients, employés et responsables des quelques-unes des six entreprises évacuées par les pompiers de Gray, (80 personnes évacuées au total), ont passé une partie de la soirée aux côtés des pompiers et des gendarmes (brigade et PSIG de Gray et BMO d’Autrey-lès-Gray) à attendre que les équipes d’ErDF et RTE (Réseau transport électricité) sécurisent la zone. Outre le pylône, l’accident a également impacté une autre ligne, à 20000 volts celle-là, située tout près et qui a supporté la chute des câbles du pylône. Provoquant des coupures de courant chez plus de 1000 foyers, dans plusieurs communes dont Gray et Arc, une partie de la nuit.
Hier, deux équipes de RTE, soit une dizaine d’hommes, se sont employées à dégager le pylône (5.8 tonnes et de 20 m de haut) plié en deux. Ils avaient loué une grue et une nacelle, venant de l’Aube et de Troyes, pour cette délicate opération. « Nous allons découper le pylône en morceaux avec des chalumeaux », détaille Olivier Archidoit, ingénieur à RTE. Peu après midi, les techniciens étaient parvenus à retirer la partie haute, encastrée dans le toit, sous les yeux du responsable de la menuiserie, Olivier Bredin, et du chauffeur du camion, dont le véhicule était toujours coincé sous le pylône. « Cela fait deux ans que je fais ça, je n’avais encore jamais eu d’accident », regrettait le conducteur, qui dit ne pas avoir vu le pied du pylône en reculant, du fait de la lumière du soleil qui inondait son rétroviseur. Le pylône devait être entièrement démonté hier soir. Lundi, un ferrailleur récupérera le « cadavre ».
Il était encore trop tôt pour chiffrer les conséquences de cet accident atypique, hier. Un huissier commençait sa tournée chez les entreprises impactées pour constater les dégâts.
