Les fleuristes veulent mentionner la provenance exacte de chaque fleur coupée vendue afin d’apporter plus de transparence sur l’impact écologique de leur production. Un principe de traçabilité que la filière voudrait appliquer à 100% d’ici le mois de juin prochain.
L’alimentation et la mode ne sont pas les seuls secteurs en mal de transparence. Celui de la vente des fleurs dispose aussi d’une bonne marge d’amélioration en la matière. C’est en tout cas l’avis des professionnels de la filière qui ont décidé de mettre en place un système de traçage sur les bouquets qu’ils commercialiseront. Il permettra aux consommateurs de connaître la provenance, le producteur et la labellisation de chaque fleur vendue, rapporte Le Parisien.
« Nous nous engageons à mettre en place une vraie transparence d’ici au mois de juin« , a précisé Pascal Mutel, le président de l’Union nationale des fleuristes, auprès du quotidien.
À l’inverse des fleurs coupées, les plantes en pot sont déjà soumises à une obligation de transparence. Mais cette réglementation s’applique davantage pour des raisons sanitaires qu’écologiques.
Minimiser l’impact écologique
Pour les fleurs, c’est avant tout pour minimiser l’impact écologique de la production et de la distribution des produits que la filière souhaite systématiser cette traçabilité. Une empreinte largement alourdie lorsque ces fleurs sont cultivées dans des pays lointains, comme le souligne Hortense Harang, fondatrice de Fleurs d’ici, un site spécialisé dans les bouquets locaux.
« Une fleur cultivée localement a un bilan trente fois moins important qu’une fleur importée », rappelle-t-elle dans les colonnes du Parisien.
Or la majorité des fleurs commercialisées en France proviennent de pays étrangers et sont cultivées aux Pays-Bas, en Afrique de l’Est ou en Amérique du Sud. En 2015, le ratio des fleurs importées était estimé à 85%, comme le soulignait le ministre de l’Agriculture de l’époque Stéphane Le Foll. Une proportion qui pourrait bien avoir augmenté depuis. Outre le transport, le recours à des serres chauffantes, des pays moins chauds, peut consommer davantage d’énergie qu’une importation par avion.
Le 100% « Made in France » n’est pourtant pas envisageable pour le moment. « La production nationale de fleurs représente 8 % de la demande, c’est loin d’être suffisant », estime Pascal Mutel, interrogé par Le Parisien. Mais le fait d’intégrer davantage de transparence dans le secteur pourrait booster la demande des consommateurs pour les fleurs françaises. Un mouvement déjà engagé avec l’apparition sur le marché d’entreprises comme Monsieur Marguerite ou Fleurs d’ici ou de label comme Fleurs de France. De quoi peut être relancer, à terme, la filière d’horticulture bleu blanc rouge.