Le vendredi 3 juillet, le gouvernement a mis en consultation publique un arrêté étendant la loi Labbé, relative au “zéro-phyto”, à de nouveaux espaces non agricoles.
Les pesticides seront donc interdits sur les copropriétés, hôtels, campings, parcs d’attractions, zones commerciales, espaces verts des lieux de travail, établissements d’enseignement, de santé, terrains de sport et cimetières.
Pour Joël Labbé, Sénateur écologiste du Morbihan, auteur de la loi du même nom, qui interdit l’usage des pesticides chimiques aux particuliers et sur les espaces verts des collectivités, il s’agit d’une véritable avancée pour la santé et la biodiversité.
Cet arrêté vient ainsi combler les “trous dans la raquette” de la loi Labbé, ces espaces sortis du périmètre de la loi afin de trouver une majorité pour son vote au Parlement en 2014.
Il témoigne, pour Joël Labbé, d’une évolution culturelle forte : “au moment du vote de la loi Labbé, certains affirmaient que les citoyens n’étaient pas prêts à accepter la végétation spontanée, surtout dans les cimetières”. Aujourd’hui les paysages liés aux pratiques du “zéro-phyto” sont largement plébiscités et plus de 80% des citoyens souhaitent jardiner sans pesticides. Et, si certains estimaient impossible techniquement ou trop cher la pratique du zéro phyto, l’application de la loi Labbé a montré que les alternatives aux produits chimiques sont efficaces.
Malgré cette extension, il reste des espaces non-concernés par le texte du gouvernement, comme les forêts privées, les voies SNCF, les autoroutes et les zones techniques ou de stockage des entreprises. On peut également se demander quelles sanctions sont prévues en cas de non-respect de ces mesures.
Concernant le sport de haut niveau, le délai de 2025 proposé par le texte semble éloigné et est assorti de possibilité de dérogations. Face aux enjeux sanitaires, il serait urgent que soient abandonnés, a minima, les molécules les plus dangereuses, comme les SDHI, fongicides toxiques largement utilisés sur les stades.
Il est donc possible d’aller plus loin et Joël Labbé encourage les citoyennes et citoyens à participer à la consultation publique pour pousser le gouvernement dans ce sens.
Et, si le zéro-phyto progresse sur les zones non-agricoles, il appelle le gouvernement à faire preuve d’ambition aussi, pour l’agriculture, alors que Didier Guillaume annonçait récemment des reculs sur l’interdiction du glyphosate en 2021.